Depuis son triomphe aux cotés de Jean Dujardin dans The Artist, Bérénice Bejo continue lentement mais surement son petit bonhomme de chemin s'offrant le luxe d'un prix d'interprétation à Cannes pour Le Passé d'Asghar Farhadi sorti en 2013. La comédienne, découverte par Gérard Jugnot dans Meilleur Espoir féminin il y a déjà quatorze ans retrouvera prochainement son compagnon Michel Hazanavicius dans un film de guerre intitulé The Search. D'ici là, elle sera à l'affiche du Dernier Diamant, nouveau long métrage d'Eric Barbier.

S'il fallait mettre Le Dernier Diamant dans une case, ce serait celle du "film de casse", une sorte d'Ocean's Eleven à la française matinée de Panthère Rose version Blake Edwards. Excusez du peu.

Yvan Attal, qui avait déjà tourné devant la caméra d'Eric Barbier dans Le Serpent, est un voleur en conditionnelle qui dévalise les chambres d’hôtel grâce à des plans millimétrés et des stratagèmes osés. On va lui proposer de partir à Anvers, ville belge bien connue pour ses bijoux, pour y chourrer un gros diamant. Pour cela, il va devoir se rapprocher de Bérénice Bejo, organisatrice de l'exposition suite au décès malheureux de sa mère. Et mettre en place un scénario bien huilé qui ne se déroulera pas forcément comme il a prévu.

La lecture de ces quelques lignes vous donne une impression de déjà vu ? C'est normal, l'histoire du Dernier Diamant est inspirée des titres pré-cités et sans doute aussi un peu de l'Affaire Thomas Crown mais uniquement dans son premier acte. Le film est en effet découpé en deux volets, le casse évoqué et, disons, ses conséquences. A Hollywood, les producteurs auraient surement exigé deux films différents pour raconter ces deux parties mais Eric Barbier sait bien que la production française est toute autre.

La bonne nouvelle, c'est qu'il en résulte un rythme très prenant. Le film n'est ni trop lent ni trop rapide, le suspens et l'action sont savamment dosées et les dialogues assez bien écrits. On prend donc beaucoup de plaisir à découvrir Attal charmant Béjo tout en voulant la voler. Le fait d'avoir resserré le film sur deux actes permet de maintenir la tension de bout en bout. On sent également un gros travail d'écriture de la part de Barbier, Trân-Minh Nam et Marie Eynard pour que tout soit aussi millimétré dans la narration que le plan du vol.

Techniquement, le réalisateur soigne sa mise en scène et veille à un bon éclairage de ses scènes, faisant en sorte avec sa caméra de maintenir le rythme évoqué. Reste quelques comédiens pas toujours justes, foutue manie du cinéma français de jouer comme au théâtre en ne cherchant pas l'implication, et quelques scènes pas forcément utiles au récit (les passages avec le contrôleur judiciaire sont-ils vraiment à leur place ?).

Mais au delà, Le Dernier Diamant est un film bossé, un vrai divertissement avec un coté un peu old school, qui ne réinvente pas la roue mais se regarde avec plaisir au cinéma. Et se re-regardera un dimanche soir à la télévision, bien calé chez soi.
cloneweb
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films vus en 2014

Créée

le 14 avr. 2014

Critique lue 865 fois

3 j'aime

cloneweb

Écrit par

Critique lue 865 fois

3

D'autres avis sur Le Dernier Diamant

Le Dernier Diamant
jackstrummer
5

Demi-carat

Le Dernier Diamant est à la valeur de ce que fait le cinéma de genre français depuis le début de l'année : un petit objet divertissant et modérément reluisant où s'est appliqué un artisan sérieux et...

le 12 mai 2014

3 j'aime

Le Dernier Diamant
Kolera
6

Juste mais pas transcendant

Un film qui tient la route, personnages assez convaincants, assez de tensions, bon millimétrage de l'action et réalisation soignée. Mais des multiples rebondissements incompréhensibles qui agacent et...

le 30 avr. 2014

3 j'aime

Le Dernier Diamant
cloneweb
7

Critique de Le Dernier Diamant par cloneweb

Depuis son triomphe aux cotés de Jean Dujardin dans The Artist, Bérénice Bejo continue lentement mais surement son petit bonhomme de chemin s'offrant le luxe d'un prix d'interprétation à Cannes pour...

le 14 avr. 2014

3 j'aime

Du même critique

Die Hard : Belle journée pour mourir
cloneweb
2

Critique de Die Hard : Belle journée pour mourir par cloneweb

On ne va pas y aller par quatre chemins : Piège de Cristal, sorti en 1988, a inventé le film d’action des années 90. Bruce Willis lui doit sa carrière post-Clair de Lune et nous une tripotée de...

le 15 févr. 2013

168 j'aime

24

Prometheus
cloneweb
5

Critique de Prometheus par cloneweb

Ridley Scott est un réalisateur adulé mais pourtant, en y regardant de plus près, on se rend compte qu'il a quand même une carrière en dents de scie à tendance plongeante. Les premiers longs-métrages...

le 28 mai 2012

86 j'aime

20

Raiponce
cloneweb
8

Critique de Raiponce par cloneweb

Évoquée dans le documentaire « Waking Sleeping Beauty », les studios Disney ont eu une période fastueuse jusqu'à la fin des années 90. L'entrée dans les années 2000 s'est fait plus douloureusement...

le 9 nov. 2010

83 j'aime

3