Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

1985 : un an avant Tchernobyl, deux ans avant le rapport Brundtland en 1987 qui définit l'idée développement durable. Et voilà que sort un film néo-zélandais, post-apocalyptique, apocalypse causée par les excès de l'homme et leur désir industriel. Le genre a depuis été vu et revu (La route, Je suis une légende, Le livre d'Eli ou même Wall-E), mais il n'est pas si nouveau que ça dans les années 80 non plus (Mad Max, La planète des singes ou Nausicaä sont déjà sortis).

Rapidement, on craint que ça ne tienne pas sur la (courte) durée du film. Le début est assez prenant, avec une belle esthétique de la solitude, Zac Hobson, alors seul survivant connu de la catastrophe, passant par tous les états qu'elle peut engendrer (désespoir, folie, résignation, désir de suicide...), le tout ponctué de belles tirades sur la folie de l'homme. Mais bien sûr, tenir presque 1h30 sur ce seul registre paraît un pari compliqué. Sans connaître le scénario, on se doute que quelque chose va se passer. Et sans surprise, c'est l'arrivée d'un autre survivant. Une survivante, même.

Et c'est plus ou moins là que le film bascule : d'abord autour du couple, Adam et Eve dans un Eden dévasté, puis l'arrivée du troisième survivant amène le triangle amoureux et la question de la survie, du choix de l'un d'entre eux, les tensions inhérentes à la situation apparaissent. A travers ces trois étapes, tout se déroule de manière trop évidente, avec des interprétations qui sont également trop inégales. Convaincant dans sa folie solitaire, Bruno Lawrence l'est nettement moins quand il est confronté à autrui. On peut aussi reprocher trop de didactisme au film, qui est nettement plus intéressant quand le spectateur en sait moins que Zac (la première partie), il ne peut que constater, émettant des hypothèses sur la réalité à laquelle est confronté le héros. On peut aussi rester dubitatif sur la fin un peu rapide et facile. Les peurs du début du film se confirment donc : Geoff Murphy n'a su ni tenir la tension qui pouvait naître de la situation de départ, désertique, ambigüe, mélangeant les thèmes avec une certaine subtilité (des passages qui ne sont pas sans faire penser au Polanski du Locataire, d'autres qui empruntent à la nervosité d'un Hitchcock), ni apporter un élément qui enrichisse cette situation. Au contraire, elle la ralentit et lui perdre toute substance.

* http://www.youtube.com/watch?v=htobTBlCvUU

Créée

le 4 mars 2014

Critique lue 1.3K fois

7 j'aime

Flavien M

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

7

D'autres avis sur Le Dernier Survivant

Le Dernier Survivant
Flavinours
5

It's Oh So Quiet *

1985 : un an avant Tchernobyl, deux ans avant le rapport Brundtland en 1987 qui définit l'idée développement durable. Et voilà que sort un film néo-zélandais, post-apocalyptique, apocalypse causée...

le 4 mars 2014

7 j'aime

Le Dernier Survivant
Boubakar
6

Il est une légende.

Un scientifique se réveille, et constate peu à peu que le monde a entièrement disparu. Il se retrouve seul sur la planète, et cela lui donne l'occasion de faire ce qu'il veut. Mais cette solitude va...

le 13 nov. 2021

6 j'aime

1

Le Dernier Survivant
Heurt
6

Les morts sont vivants

Par un beau matin Zac se réveille et comme d'habitude il se prépare pour sa journée de travail. Seulement il va se rendre compte au fur et à mesure des heures qu'il n'y a plus personne dans sa ville,...

le 3 févr. 2021

6 j'aime

Du même critique

Forever Changes
Flavinours
9

1967, l'année qui tue

Y'a des années comme ça. On sait pas trop pourquoi mais elles accumulent les bons albums ou ceux qui marquent l'histoire de la musique, alors que d'autres sont nettement moins prolifiques. En 1967,...

le 11 août 2012

20 j'aime

1

Blackfish
Flavinours
8

Le Maillon Faible.

Critique publiée sur Kultur & Konfitur. Tombé dessus par hasard entre deux matchs de la coupe du monde 2014, ça a sévèrement entamé mon moral pour regarder le deuxième match. On s'attend à un...

le 29 juin 2014

16 j'aime

Reigns
Flavinours
7

Reigning Blood

Critique publiée sur Kultur & Konfitur. Me voilà roi. Premier de ma lignée, le peuple attend beaucoup de moi, déçu par la tyrannique dynastie m’ayant précédé. Leurs demandes sont parfois...

le 17 sept. 2016

13 j'aime