Ici, on n’arrête pas le meurtrier d’une Indienne, on le récompense

Après avoir adapté cinématographiquement un roman qui n'a pas été une grande réussite à sa sortie, le réalisateur John Sturges revient au genre dont il a toujours été maître, le western. Celui-ci nous propose une œuvre alléchante en animant un face-à-face tendu entre deux cow-boys qui n'ont plus à rien à perdre pour aller jusqu'au bout de leurs objectifs, même si cela doit leur coûter la vie. Fin connaisseur du farwest, John Sturges possède des qualités indéniables pour faire d'une histoire simplette et basique en un scénario très complet pour susciter notre curiosité pendant 94 minutes fortes en tension et en rudesse. Ce dernier le montre très bien car il a su imaginer un contexte intrigant et à l'user potentiellement pour faire de son film un des westerns les plus fabuleux que je n'ai jamais vus.

Ce contexte si bien manié est l'amitié, une notion très bien mise en évidence par deux personnages tenant une place importante dans ce long-métrage. L'un d'eux est un shérif qui tient à conduire un criminel responsable de la mort de la femme que ce dernier la chérissait, l'autre est un très riche éleveur dont le criminel est son fils. Avec ces deux personnages, le cinéaste avait de quoi faire quelque chose de bon mais il est allé bien plus loin que ça en faisant du shérif et de l'éleveur des êtres liées d'une amitié forte et respectable. Ce qui intensifie l'intérêt de cette œuvre remettant en question sans arrêt l'amitié de ces deux derniers, une intensifié maintenue au même niveau pendant tout le film par deux stars au sommet de leurs talents, Kirk Douglas et Anthony Quinn.

Kirk dissimule bien sa colère et son envie de mettre à terme à la vie du criminel, Anthony manifeste bien son amour envers son fils. C'est par leurs présences que le long-métrage nous fait à la fois réfléchir et à remettre en question leur amitié. Le réalisateur n'a pas du tout négligé ce point, il tenait vraiment à le mettre en évidence, voire même à en donner une nouvelle définition, jusqu'à que les choses se compliquent pour Kirk enfermé dans sa chambre et encerclé par les hommes d'Anthony, tous armés et prêts à tirer. De plus, le cinéaste a des solides connaissances du milieu du Farwest. Cela se voit dans la manière comment il a installé des décors dignes de ce milieu-là, comment il a planifié des fusillades bien réglées et comment il a réussi à faire durer un suspense redoutable. Un film dont je garde un bon souvenir, avec une fin assez inattendue. 8/10

Matt ! Nous ne sommes pas obligés d'en arriver à là ! Rends-moi mon fils !