C'est l'histoire d'une belle amitié entre deux individus en quête de reconnaissances sociale et professionnelle joués par deux formidables acteurs. C'est aussi l'histoire d'un combat contre un handicap d'une vie, de devoir être ce que l'on attend de vous. C'est beau, bien mené, bien joué, et l'on est séduit par ces personnages historiques aux dialogues justes (VO oblige). Les décors, puis la musique, nous bercent tout au long de cette période de guerre imminente. Les cadrages sont choisis à la perfection. C'est un film très riche, qui contient des passages aussi dramatiques, drôles que tragiques. Cependant l'on peut regretter le scénario linéaire et trop grand public. En somme un film très classique mais super efficace !
Pour ceux qui l'ont vu
----------------------------
Le Discours d'un roi est un beau film avec une émotion intense, mais qui sonne faux.
Faux car George VI n'est clairement pas un homme de pouvoir. Pourtant un des messages du film est : maîtrise-toi, c'est-à-dire vaincs le bégaiement, et tu arriveras à maîtriser les autres, soit gouverner le peuple. Or l'Histoire nous a prouvé que les hommes de pouvoir (Alexandre, Napoléon ou Hitler par ex.) ont une sorte de folie, de non-maîtrise de soi, qu'ils tentent de combler par la domination des autres. Leur force provient essentiellement de l'extérieur, contrairement à notre bègue qui cherche une force intérieure, dans son intimité, pour acquérir enfin le pouvoir et l'emprise sur ses pairs. Bref, un paradoxe à mon sens.
Faux car au final quoiqu'on en dise, l'histoire est un fail : ok ce n'est plus George VI le bègue mais George VI celui qui n'est plus bègue (Charles Pépin), est-ce vraiment mieux ? On verse une larme pour lui, une larme de compassion. Pas très réussi comme roi...
Dans un tout autre registre, sans aller très loin dans la pathologie, le bégaiement est fidèlement rendu. Notons le clin d'œil fait à Churchill, lui qui eut aussi un problème d'élocution.
Malgré ces paradoxes, tout ça sent l'oscar à plein nez !