5,5/10
Le Divan de Staline témoigne d'une compétence en termes de réalisation, notamment pour la création d'ambiance ou la mise en valeur de Gérard Depardieu. Mais même ce commentaire trop neutre pour être pleinement valorisant doit être nuancé, les ambiances brumeuses étant par exemple très loin de rivaliser avec ce que Coppola fait sur Les Proies, et le film n'offrant pas l'espace nécessaire à Depardieu pour être formidable, parce que tout génial qu'il soit, il reste contraint par l'écriture et la place dans l'intrigue. Or, par-delà le stimulant projet d'un huis clos d'une heure et demie autour de l'intimité de Staline, cette dernière est désespérément plate, maladroitement mélodramatique, cherchant du relief dans un symbolisme grossier, et échouant à raconter quelque chose qu'il serait intéressant de voir. D'autant plus regrettable que Depardieu ne pouvait refuser le rôle de Staline, ou que trois ans après La Vénus à la Fourrure, Seigner ne pouvait refuser une autre formidable promesse de face-à-face. Mais il leur fallait probablement toute leur amitié pour Fanny Ardant pour continuer d'assumer ce film après la première lecture du script...