Epiphanie gastronomique
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En adaptant l’œuvre de Karen Blixen, autrice du succès Out of Africa, Gabriel Axel délaisse la critique du rigorisme protestant qui occupait une place importante dans la nouvelle originale pour représenter la douceur teintée de douleur des rencontres successives entre le petit village danois et l’extérieur : il confère au récit poésie et ampleur romanesque par la modestie de sa mise en scène et la clarté de ses transitions temporelles (analepses et prolepses) entre différents âges chacun incarné par l’arrivée d’un étranger, qu’il s’agisse du militaire, du chanteur d’opéra ou de la réfugiée de guerre. Ce qui frappe n’est autre que la grande beauté des portraits réalisés, et de la communication tant par la langue que par la cuisine. Pourtant, nous aurions aimé une immersion plus grande dans la cuisine de Babette, laissés trop souvent à l’extérieur d’un savoir-faire que tous les convives reconnaissent mais auquel nous n’avons qu’un accès restreint. La façon qu’a Gabriel Axel de montrer ces derniers apprécier les plats n’est guère communicative, dans un va-et-vient permanent entre la salle et la cuisine. Dit autrement, le rigorisme de la mise en scène aurait mérité la perturbation des liquides et des chairs qui ravissent le corps et l’âme des celles et ceux qui, peu auparavant, cultivaient le conflit. Restent un geste de cinéma pudique et une interprétation d’une grande justesse.
Créée
le 21 avr. 2024
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