Le Fils de la jument blanche
7.7
Le Fils de la jument blanche

Long-métrage d'animation de Marcell Jankovics (1981)

ÊTRE FORT LA FORCE GRAHH LE VIRIL GROS PÉNIS GROS MUSCLES GRAND HÉROS

Visuellement, le film est magnifique, avec un usage généreux de la couleur. Le trait ne se repose jamais. Se nourrissant tantôt du motif tantôt de la superposition, Jankovics joue avec les plans et les formes, c'est rapide et inventif, on regarde cela avec émerveillement. À l'intérieur d'un même plan, les figures peuvent changer de géométrie, les couleurs se transformer, ou les rapports de taille et de distance se redistribuer. On peut dire (et c'est un immense compliment en animation) qu'aucun photogramme n'a été négligé. C'est quasi-constamment surprenant.

HOMME AVOIR FORCE POUR ÊTRE FORT GROSSE ÉPÉE LE CHEF AVOIR FEMMES

Mais cette esthétique, saluée à raison, survit difficilement à la vacuité du scénario, à sa banalité et à son virilisme presque nanardesque. Pour la faire courte: le héros réussit tout. Il est immensément fort, ses frères non, c'est lui qui résout tous les problèmes et surmonte tous les obstacles, à chaque fois grâce à sa force physique. La répétitivité devient vite ennuyeuse, puis insupportable. Même selon un modèle simpliste d'une fable ou d'un roman d'apprentissage (ou d'un film d'action blockbusterisé), la narration échoue puisque les épreuves n'en sont pas. Sans évolution, le héros n'apprend rien, n'a pas de contradiction interne. Il est *parfait*.

AUTRES NULS CAR FAIBLES FEMMES=SEINS+STUPIDES MOI ÊTRE SUPÉRIEUR

Et tout ça n'est pas du second degré ou une raillerie, une ironie joueuse qui dépeindrait le culte de la force avec exagération pour mieux le critiquer. La réalisation embrasse, par la répétitivité des structures, ce virilisme basique: "J'admets que tu es le plus fort. Je t'écouterai [...] nous suivrons tes ordres" dit une réplique d'un frère, digne du plus mauvais scénario d'un shonen écrit par un ado. Les gros bras seront les chefs et tout leur réussira et c'est très bien et ce sera la paix. En résulte évidemment un traitement désastreux de la femme; de pécheresses originelles ouvrant les enfers durant le prologue jusqu'à corps sans cervelle ultra-sexualisé à la fin.

LA VIE C LA PUISSANCE MÊME SI JE BOIS MA MÈRE JUSQU’À LA TUER ET CASSE LE MONDE

Le prologue de la jument esquissait des questions passionnantes (comment accepter que nos parents vont mourir, que faire face à un "mal" qui semble immuable, que peuvent des alliances sans confiance), mais ce seront des promesses déçues. Et là jaillit l'incompréhension: comment peut-on développer un trait si singulier, être formellement si inventif et marginal, hors des normes et des conventions, en réalisant un film aussi banal, manichéiste et bas du front..? Comment la même personne a-t-elle pu composer une forme si unique et une narration si stupide? Un grand écart désagréable...

Mon avis:

9/10 pour l'animation formelle, 1/10 pour absolument tout le reste.

Donc 3bof/10

Créée

le 27 févr. 2024

Critique lue 13 fois

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