Tumbleweeds est le dernier western dans lequel apparaît William S. Hart, qui a été l’un des premiers cowboys du cinéma. Il a également réalisé lui-même plusieurs westerns dans la période muette du cinéma. Ayant connu lui-même la fin de la conquête de l’Ouest, ses films sont réalistes.


Le titre français, le Fils de la prairie, est poétique comparé au titre américain. En effet, les tumbleweeds désignent la partie hors sol, de formes sphériques, de certaines plantes, qui une fois sèches se détachent et roulent poussées par le vent en répandant leurs graines autour d’elles. Ce sont donc des plantes déracinées, à la manière des cowboys qui suivent les troupeaux sans lieux pour s’enraciner. Le héros, Don Carver est présenté comme l’un de ces tumbleweeds, un cowboy nomade travaillant pour les éleveurs. Il pense se fixer uniquement le jour où il sera sous terre…


Nous sommes dans l’Oklahoma, à la fin des années 80. Les terres étaient jusque-là occupées par les éleveurs de bétail et les indiens. Mais voilà que les autorités offrent ces terres aux colons. Elles leurs seront attribuées à l’issue d’une course où chacun a sa chance de remporter un lopin de terre.


Tumbleweeds comporte les éléments classiques des premiers westerns : le cowboy, héros parfait qui protège les sans-défenses : les enfants, les personnes âgées, les animaux et qui subit l’injustice ; le jeune garçon que le cowboy prend sous ses ailes ; la romance inévitable ; le compagnon comique ; les méchants bien méchants.


Mais Tumbleweeds c’est surtout la reconstitution de la fameuse course à la terre. C’est prodigieux ! Des milliers de participants sont rassemblés pour le départ qui doit avoir lieu à 12h tapante. Quand le signal est donné, c’est une folle ruée en avant, une course à la terre, une course vitale pour les colons ! Et c’est un extraordinaire fouillis qui se déploie sous nos yeux. Il y a des cavaliers, des familles avec leurs chariots bâchés, des vélos de l’époque, c’est-à-dire rien à voir avec des VTT ! Des chariots en tout genre, de toutes formes. Beaucoup culbutent dans la course. Ford tournera lui aussi un western sur ce thème de la course à la terre dans un superbe western : Three Bad Men, l’un de mes westerns préférés !


Tumbleweeds ne contient pas de suspens on devine dès le début quelle sera la finale… Don Calver, cowboy déraciné telles les boules de tumbleweeds poussées par le vent va finalement se fixer après avoir trouvé l’amour… Mais on retiendra surtout de ce western l’ambiance bien reproduite de cette époque et sa fabuleuse course collective.


NB : le film est précédé d’un discours de près de 10 mn de William S. Hart, qui est son discours d'adieu à l'écran. Il date de 1939 et a été placé au début du film à l'occasion de sa réédition.


Ce western est visible ici : https://www.youtube.com/watch?v=VhukiQZVkeo

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le 9 févr. 2022

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abscondita

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