C’est curieux comment un jugement peut être altéré d’une époque à une autre. Ce troisième opus n’a jamais eu grande presse, considéré par le public comme par les critiques comme « l’épisode de trop qui tourne en rond ». À sa sortie au cinéma, j’avais également jugé cet opus plutôt fade, ne faisant qu’exploiter paresseusement le filon de ses prédécesseurs. En le revoyant des décennies plus tard, je constate combien ce jugement est franchement sévère. S’il n’atteint évidemment pas, mais comme le deuxième, la totale réussite qu’était le premier, il demeure un divertissement de qualité. Il faut dire que ces purs produits des années 80 et du début des années 90, qui mélangeaient adroitement policier, humour et action, n’existent plus. À sa sortie, il y avait donc certainement un brin de lassitude et la volonté de voir autre chose. Aujourd’hui qu’on sait ce cinéma mort à jamais, on s’accroche aux quelques titres qui restent.


Le résultat n’a donc absolument rien de déshonorant avec une introduction qui envoie du lourd niveau action. La suite, c’est du Axel Foley pur et dur, autrement dit de la tchatche, des cascades et du flingage en règle. Situé dans un parc d’attractions qui est plutôt bien exploité, l’action avance toujours avec efficacité, aussi fun que noire par moments. Si on regrette l’absence de Taggart, il est relayé avec réussite par le toujours excellent Hector Elizondo. Le film marque aussi le retour de Serge qui, même s’il en fait des caisses et plonge le film dans un certain grotesque, assure une continuité dans la saga. Si l’action est parfois plus farfelue que dans les deux premiers volets, elle demeure un point très réussi avec fusillades à tout va, poursuites en voitures et castagnes au point.


Déception, en revanche, sur le plan musical. La partition de Harold Faltemeyer, qui est la marque de fabrique de la saga, est, en effet, quelque peu maltraitée par un Nile Rodgers (qui n’est pourtant pas un premier venu, loin de là) qui accouche d’un BO très peu heureuse qui dessert de très nombreuses séquences. C’est elle, notamment, qui plombe toute la scène où Axel Foley sauve les enfants d’une attraction en déroute. Si le scénario n’évite pas les grosses facilités en fin de parcours, il me semble, cependant, qu’il serait peut-être pertinent de réhabiliter ce troisième opus qui fait vraiment le job.


Play-It-Again-Seb
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le 25 janv. 2023

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PIAS

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