Tourné peu de temps avant Les diamants sont éternels, dernière apparition de Sean Connery en agent 007, Le gang Anderson est un film de casse typique des années 70, agrémenté d'une vision avant-gardiste sur la surveillance excessive des autorités avec ses micros omniprésents, ses caméras invisibles et ses nombreuses opérations clandestines. Le film, réalisé par Sidney Lumet, qui retrouve donc Connery six ans après La Colline des hommes perdus, met en scène un voleur professionnel qui, à peine après être sorti de prison, organise le cambriolage en règle du riche immeuble où gît sa petite amie. Concoctant une fine équipe comprend un expert en objets de luxe homosexuel (Martin Balsam, irrésistible), un chauffeur expérimenté (Dick Williams), un as de l'électricité (Christopher Walken, alors âgé de 27 ans, dans son premier grand rôle) et trois autres complices tous conscients des risques qu'ils encourent. L'intrigue suit donc son cours agréablement et avec quelques pointes d'humour bienvenues malgré une enquête policière parallèle difficile à suivre et la musique funky de Quincy Jones, totalement inappropriée au long-métrage et en particulier dans les moments de tension. De plus, certains flashbacks aussi maladroits qu'inopportuns ainsi que certains bruitages électroniques agaçants plombent le film de quelques défauts désagréables. On appréciera notamment un Sean Connery aussi charmeur que sérieux en cerveau de l'opération pouvant devenir froid comme de la glace en un claquement de doigt. On n'appréciera pas en revanche certaines séquences tirées par les cheveux (surtout celle concernant le gamin paraplégique) et une fin en queue de poisson très peu réussie, chose au final commune dans ce genre de films... Ainsi, si Le gang Anderson n'est pas le meilleur film de Sidney Lumet (qui n'arrive concrètement pas à dénoncer les pratiques douteuses de la vidéosurveillance outre-mesure des services gouvernementaux) ni celui de Sean Connery, il n'en demeure pas moins un très bon film de casse, bien meilleur que certains "classiques" avec ce qu'il faut d'humour, de répliques cinglantes et de classe incommensurable pour passer un bon moment.
HenriMesquidaJr
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le 9 août 2013

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