Si ce n'est pas la main de Dieu, alors qui est-ce ?

Inspiré d'un réel fait-divers survenu en 1924 (qui est également l'époque du film), deux jeunes hommes se croyant au-dessus de toutes les lois veulent se le prouver en assassinant un enfant. Ils peuvent avoir commis le crime parfait, sans preuves, sauf qu'une paire de lunettes va être retrouvée sur les lieux du drame par la police. A partir de là, la justice va essayer de trouver le moindre alibi, à partir de ce lunettes, afin de savoir si ces garçons méritent la peine de mort.


Richard Fleischer a toujours eu un goût pour les histoires meurtrières, car il est de ceux qui aiment interroger la psyché du mal, comment celui-ci nait dans le cœur des Hommes. Là, ça part d'un constat ; puisque nous sommes de bonne famille, donc au-dessus des lois, rien ne peut nous arrêter. C'est dit dès la scène d'introduction, absolument terrifiante, où ces types tentent, par deux fois, de renverser un clochard qui se trouve dans un endroit désert de Chicago, lieu de l'histoire.
D'ailleurs, le meurtre de l'enfant ne sera jamais montré : il sera uniquement matérialisé sous la forme de cette fameuse paire de lunettes pour laquelle les deux hommes seront soupçonnés puis condamnés.
On voit que l'un des deux, brillamment joué par Dean Stockwell est un schizophrène, car on le voit changer brusquement de personnalité, pour tenter de violer son amie, Ruth.


La dernière partie fait intervenir l'avocat, joué par Orson Welles (qui doit avoir 20 kg de maquillage sur le visage), qui est un personnage athée ce qui scandalisa l'opinion de l'époque. Il ne juge que ceux qu'il défende et va tenter par tous les moyens de leur éviter la peine capitale, notamment lors d'un formidable monologue sur le droit à la vie. Ce qui est paradoxal quand on sait que ces deux types ont tué un enfant. La fin est à ce titre assez ambigüe sur la réelle volonté de l'avocat concernant ces jeunes.


Voilà un film très fort, au fond assez bref (1h40), et qui ose cet ellipse, celle de ne pas montrer l'assassinat de la victime, dont on voit pas le visage d'ailleurs. Je suis très amateur du cinéma de Fleischer, car on voit que c'est un homme qui aime l'épure, pour sublimer son histoire, et Le génie du mal est de ceux-là.

Boubakar
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le 22 août 2015

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