Ôtez vous de là que je m'y mette !

Voilà un film bourré de stéréotypes et de poncifs, mais qu'est-ce-qu'on a ri quand même !

Il ne faut pas voir les personnages au sens premier. Ce sont des caricatures, et c'est dans ce rôle de caricatures qu'ils sont comiques.

En plus, ce que j'ai bien aimé dans ce film, c'est qu'à un moment donné, ça part dans tous les sens. Les personnages doutent, se remettent en cause, évoluent, changent de rôles.
Bref c'est le bordel, comme quand tous les maliens du squat débarquent dans l'immeuble, et c'est ce joyeux bordel qui me plait.

C'est une boutade sans prétention ce film, sur un sujet de société qui se pose chaque hiver (et même le restant de l'année).. C'est comme ça qu'il faut le voir.

L'idée d'une loi qui réquisitionnerait les logements des riches pour les mettre à disposition des travailleurs pauvres, fallait y penser ! C'est le point de départ désopilant de cette histoire.
Pourquoi ça nous fait rire, car dans l'absolu, une tel loi est plausible !

Avouez que quand la bobo gaucho (Valérie Bonneton) et la bourgeoise, coincée (interprétée par Karin Viard), se tapent dessus, c'est quand même poilant !

J'ai trouvé également la crise conjugale entre Didier Bourdon et sa femme (Karin Viard) bien menée. Quand Le personnage de Didier Bourdon s'aperçoit qu'il est heureux avec Madeleine et ses potes SDF... c'est toute une remise en cause qu'il décrit à sa femme comme "ça fait vingt ans que je n'ai pas eu l'impression de vivre aussi intensément !". Une vraie claque pour sa femme, au passage ! mdr.

Le couple formé par Valérie Bonneton, prof d'économie, fille de communistes, bobo de gauche mais qui n'assume pas ses idées de solidarité dans la vraie vie et Michel Vuillermoz, romancier autocentré, plus à même d'accueillir des personnes sans abris que sa femme, est trucculent aussi.

Rivalités, culpabilisations et dénonciations sont alors au programme, entre les quatre membres de ces deux couples.

Quant au personnage que campe Patrick Chesnais, c'est un grand bourgeois vivant seul dans un luxueux appartement, qui saute sur l’occasion de cette grande loi de réquisition pour accueillir chez lui un maximum de gens car il s’ennuie affreusement.
Or, voilà t'il pas qu'il tombe amoureux d'un des jeunes homme qu'il a accueilli. Le type en profite à fond évidemment.

Il faut dire que les "meilleurs" acteurs du moment ont été convoqués et la qualité de l'interpretation joue beaucoup et marque la différence, surtout dans un film comique. Comme dirait mon grand père, "faut être au poil !".

Cependant, j'ai trouvé que quelques personnages étaient un peu bâclés, c'est dommage.
Par exemple, j'ai trouvé la concierge ultra facho, (interprétée par Josiane Balasko) un peu trop caricaturale, mais comme elle évolue drôlement, surtout à la fin du film (elle épouse un malien), ça compense.

De même, le couple de juifs (joués par Anémone et Jackie Berroyer), qui louent un gourbi en face de l’immeuble pour pas avoir à cohabiter avec des étrangers dans leur ancien appartement, aurait gagné à être un peu plus creusé, ou bien carrément supprimé (les scènes avec eux sont ultra répétitives).

En revanche, j'ai adoré le rôle de la grand-mère, qu'on vient chercher à la maison de retraite pour prouver qu'on occupe bien tout l'appartement (et ainsi échapper à la réquisition) qui avoue à l'envie que le meilleur moment de sa vie, fut quand ses parents ont hébergé des juifs, pendant la guerre dans ce même appartement ! mdr !

Bref, une bonne comédie populaire de temps en temps, surtout en famille, ça fait pas de mal ! Je vous le recommande; c'est mieux qu'un prozac et ça libère les zygomatiques !