Le Grand Soir par Dederovitch
Ayant adoré Mammuth, j'ai voulu aller voir Le grand soir dès sa sortie. La caméra nous embarque en pleine zone commerciale, comme il y en a des milliers (Halle, Pataterie, magasin de literie, Carrefour, etc.) Benoit Poelvoorde, alias Not, est un punk adorant les Wampas et la 86. Son frère, Albert Dupontel (qui deviendra plus tard Dead), est vendeur dans un magasin de literie. Crise aidant, il est bientôt viré et, fuyant la perspective d'éplucher des patates toute la journée comme ses parents, commence à suivre les conseils de son frère Not.
La photographie particulière ressemble à celle de Mammuth : des couleurs un peu passées créent une ambiance ultra-réelle. Ca fait penser à Striptease.
Pour la réal, il faut apprécier l'humour Groland c'est sûr (comme pour Mammuth, des gens sont partis avant la fin). Comme Not le dit si bien, quand on est punk, il faut savoir prendre son temps. Et j'aime quand Delépine et Kervern prennent le temps de filmer leurs scènes (je pense au comique de répétition intervenant plusieurs fois dans le film, je pense aux diverses scènes de n'imp' comme celle avec l'arbrisseau ou le miroir sans tain). Ca fait plaisir et ça libère le cerveau, lorsqu'on compare ce type de montage avec celui de Michael Bay!
Quant au scénar, certes c'est très anarchiste et facile par moment, mais les émotions sont là : c'est triste et plaisant à la fois. C'est jubilatoire et vain.
Je suis ressorti de la salle plutôt content, en me disant que l'inutilité de ce film avait plutôt des bons côtés.