"Le grand soir" parle avec humour, décalage et causticité mais aussi gravité des victimes du capitalisme, de ces gens restés sur le bord de la route ou avalés, détruits par la grande machine économique et donc en proie à la révolte. Si le message est bien compris, si l'on passe toujours un bon moment en compagnie de leurs personnages toujours bien barrés, on finit quand même au fil du temps par se lasser un peu, avec un duo qui semble de plus en plus s'enfermer dans un schéma narratif trop codifié, dans un cinéma pas pour autant prévisible, mais qui n'est plus aussi surprenant qu'il pouvait l'être au début. Bref, on a envie qu'ils laissent un peu tomber la grosse déconnade trash entre potes, la fable sociale et militante pour nous monter qu'ils sont aussi capables de faire un cinéma plus profond, plus épais, plus touchant.