Dix huit ans après la version filmique de Ron Howard, Le Grinch, personnage imaginé par le Dr Seuss revient dans un film d’animation signé Illumination Entertainment et compte bien ruiner les fêtes de Noel. Cette année, balles, ballons, jeux vidéo, poupées au nom bizarre, voitures, peluches, gâteaux et autres sucreries seront volés, notre créature verte à l’air ronchon entend bien ruiner Noel. Mais pourquoi déteste-t-elle autant ces fêtes ?!
Ca sent mauvais Noel
Loin, très loin de chez vous, encore plus loin d'ici, est une ville
comme la votre, dont on en rêve la nuit. Mais ce n'est pas un rêve, ni
un tour qu'on vous joue. C'est Noel à Chouville, la ville de tous les
choux.
Pour la première fois depuis plusieurs années, les salles de cinéma ne vont pas accueillirent les films d’animation de Noel habituels. Tout du moins, celui dont nous allons parler. Après l'adaptation en film d'animation du Lorax, une nouvelle œuvre littéraire pour enfants, écrite par le célèbre Dr Seuss, voit le jour cette année: Le Grinch. Une petite minute? Il y a déjà eu une adaptation du personnage sortie dans les années 2000 ? Vous savez cette version filmique où Jim Carrey, notre comique au visage élastique prenait les traits de ce grincheux allergique aux fêtes de Noel ?
Figurez-vous que le personnage créé par le Dr Seuss se voit obtenir une troisième vie. Parce que oui, dans les années 60, un dessin animé culte d’une vingtaine de minutes, réalisé par Chuck Jones, soit, le papounet d’un certain Bug Bunny, était diffusé sur les chaines américaines puis sortait en dvd en France des années plus tard. Ce même dessin animé que regardait Kevin McCallister dans Maman j’ai encore raté l’avion.
En 2018, soit 18 ans pile poil après la version avec Jim Carrey, Illumination, les créateurs des franchises Moi moche et Méchant, Comme des bêtes, Tous en scène, Les Minions, et donc, Le Lorax, accueillent le Grinch dans leurs locaux. Pas de film live cette fois-ci, mais un film d’animation. Le but de la réalisation de cette sorte de reboot : coller un peu plus à l’œuvre originale du Dr Seuss, lui rendre le plus beau des hommages. En vu de sa narration, de son esthétisme et de la thématique de notre dessin animé, c’est chose faite.
Oui, le Grinch détestait Noel.
La créature qui avait osé voler Noel
Si vous avez aimé l’humour de Moi moche et méchant, le message délivré dans Le drôle de noël de Monsieur Scrooge, pour sûr, ce film devrait largement vous satisfaire. Nous sommes dans une œuvre de Dr Seuss. Par conséquent, l’esthétisme, le design des personnages et la narration remplie de poésie colleront à l’univers créé par l’auteur/illustrateur.
C’est un fait, Dr Seuss, quand il ne remplace pas les feuilles des arbres par des poils ou donne des formes étranges aux animaux sauvages, c’est pour coller tout plein de poils à ses naïfs personnages remplis de pureté, qu’ils soient petits, grands, gringalets, gros ou trapus. Touffus, bien peignés, dégradés, qu’importe, ces personnages doivent impérativement donner aux lecteurs une folle envie de les câliner. Dans Le Grinch, c’est ce qui arrivera. Bienvenue à Chouville, une ville où tous les habitants ont beau ne pas nous ressembler physiquement, ils ont le même style de vie que la notre. A peu de choses près.
A Chouville, tout le monde est gentil et aimable les uns envers les autres. Pas de violence, pas de colère, pas de jalousie. Seulement, loin de cette charmante petite ville, vit Le Grinch, ermite grognon au pelage vert qui, de par son passé, et cette solitude déprimante, voit en horreur les fêtes de Noel. Plus de cinquante années qu’il se contient, qu’il fait tout pour éviter de sortir de son antre pendant cette période. Le sort s’acharne sur lui lorsqu’il s’aperçoit que ces grosses fringales ont eu raison de ses placards. Plus de provisions, il va falloir sortir et faire des courses. En cours de chemin, notre grosse bêbête poilue va se retrouvée envahie de tout le bonheur ressenti lors des préparatifs de Noel.
Cette fois, s’en est trop, il va falloir détruire toute cette joie et surexcitation. En parallèle, nous suivrons les péripéties de Cindy Lou Choux, petite fille vivant avec ces deux petits frères turbulents et sa mère devant gérer et son travail d’infirmière, et son rôle de mère célibataire. Cindy Lou, elle veut à tout prix rencontrer le père Noel pour lui transmettre une requête importante. Parce que le Pole Nord, c’est bien trop loin pour s’y rendre avant les fêtes, elle va, avec l’aide de ses amis, tenter de le capturer. Pendant ce temps, Le Grinch, aidé de son chien fidèle Max, échafaude dans sa demeure un plan pour priver Chouville de Noel.
Comment ne pas se laisser emporter par cette œuvre à la fois mignonne, méchante, drôle et émouvante ? Schéma plutôt classique où l’on devine la manière dont ce terminera l’aventure, c’est bel et bien du coté de la narration avec cette jolie voix off rappelant les vieux contes d’autrefois, que Le Grinch rafle la mise. N’oublions pas pour autant son message qui parlera à beaucoup de gens.
Petits, adolescents, adultes, nous voila prit au cœur par cette histoire bien plus profonde et émouvante qu’elle n’y parait. Comme d’habitude, on se doute que quelque chose a dû se passer durant l’enfance de notre personnage principal pour qu’il soit si grognon et détestable. D’un personnage antipathique, le Grinch deviendra un personnage suscitant l’empathie. Tout ne se fera pas en un claquement de doigts. Le mieux dans tout ça, jamais le film n’exagèrera sur les gags et les répliques, ou sur l’émotion.
On a évité les mièvreries. Pour un film du genre, ce n’est pas monnaie courante. Un bon point pour lui qui n’en fait pas des caisses, reste plutôt sobre et modeste, arrive à prendre soin de ces personnages, mêmes les secondaires comme Bricklebaum, le voisin joyeux un peu trop ENVAHISSANT du Grinch, et déborde de la magie ressentie à Noel. Connaissant le succès des studios Illumination, la surprise est pour étonnante. Le Grinch respire bon la poésie de Noel. Les étoiles, vous les verrez et les entendrez aussi scintiller dans vos oreilles.
Pour finir, deux mentions spéciales : la première étant pour le retour de la célèbre chanson propre au Grinch, la seconde, le travail plus que remarquable de Laurent Lafitte pour son doublage du personnage. Les intonations, le timbre de voix, le choix a été parfait, rendant parfaitement justice à la créature grincheuse dégoutée par tout ce qui touche Noel.
Et là le Grinch eu une idée épouvantable. Une idée merveilleusement
abominable.
Au final, méchant, drôle, mignon et émouvant, Le Grinch version 2018 est LE film de Noel à voir en cette fin d’année. Doublage Français excellent, gags délirants sans tomber ni dans la facilité, ni dans la surdose habituelle avec cris hystériques et gamelles en puissance, le tout assaisonné d’une bande musicale féérique signée Danny Elfman, spécialiste des contes fantastiques qui a enfin retrouvé son mojo après des dernières œuvres décevantes. Un charmant et joyeux film d’animation différent de ce que l’on a l’habitude de voir, délivrant en prime le plus beaux des messages d’espoir pour celles et ceux qui passeront Noel seuls cette année.