J'aime, j'aime pas

La première fois que j’avais vu le Hobbit, j’avais déjà lu le livre et j’étais en pleine période de Tolkien addict.
Une chose me semblait évidente, The Hobbit (le film) était d’un : moins bon que le Seigneur des Anneaux, mais restait un bon film. De deux : il était difficile de rattacher le film au livre tant ça n’avait rien à voir.
Comme beaucoup l’ont dit, T*he Hobbit*, c’est un peu un fourre-tout made in Peter Jackson qui avait je cite « fait trois films rien que pour le tune ». C’est sûr que nous servir une trilogie sur un livre deux fois plus court qu’un volume de Seigneur des Anneaux, c’est un peu du grand n’importe quoi.
Mais pour moi, The Hobbit restait plaisant à regarder. Beaucoup le trouvaient long avec beaucoup trop de blabla inutile agrémenté d’intrigues rajoutées, carrément pas intéressantes. Et en fait, vous aviez raison !
En réalité, il a fallu que je regarde la version longue pour me rendre compte à quel point The Hobbit est trop long, beaucoup trop long.
En faisant un peu gaffe à la durée du film, je me rendais compte que la quête ne commençait qu’à quarante minutes. En quarante minutes, Jackson n’avait mis en scène que le recrutement de Bilbo dans la compagnie des treize nains (tellement nombreux que certains sont plus figurants qu’autre chose). Et l'aventure commençait enfin au bout de quarante minutes… mais non.
Parce qu’après, Jackson nous envoie vers Radagast qui tente de sauver son hérisson Sebastian. Bref, on le regarde stresser pendant deux minutes jusqu’à ce que, révélation… le putain de hérisson était victime d’un sort !
Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre de ton foutu hérisson Peter ?
Et après, Bilbo et sa bande se retrouvent à Rivendelle (ou Fondcombe si vous êtes corrompu par la VF). Autant, dans la version normale, c’est pas bien long (juste le temps de foutre une love story à Gandalf). Mais là, en version longue, c’est un peu le festival du n’importe quoi. En gros, Jackson va s’éclater à mettre en évidence le décalage culturel entre les elfes propres et les nains bien crados qui jouent à poil dans la fontaine de Rivendelle. Gandalf essaie de leur donner une bonne image en même temps que Bofur rote en s’enfilant une bonne grosse tranche de jambon sous les yeux terrifiés des elfes. On aura d’ailleurs droit à une phrase terriblement hors contexte « cet objet est made in Rivendelle ». Et le « made in » dans la Terre du Milieu, c’est interdit.
Ce qui était aussi exaspérant avec ce Hobbit, c’est le fait qu’il y ait trop de cascades lors des scènes d’actions. Trop de destructions, trop de pirouettes pour qu’au final, aucun des nains ne soit un minimum blessé. Le pire des cas est la scène du combat entre les titans de montagne. C’est sûr que c’est épique, mais c’est trop improbable que tous les nains s’en sortent indemne.
En gros, pendant près de deux heures, je me suis emmerdé comme pas possible. Surtout qu’avec la version longue, Jackson s’est dit que ce serait pas mal de foutre encore plus de chansons. On se croirait dans une comédie musicale entre les chants des nains, les chants de gobelins, la musique des elfes. Je sais bien que c’est une adaptation d’un conte pour enfants mais me foutre des gobelins chanter « Welcom to GoblinTown », ça non !
Ah et aussi, maintenant que j’ai le film en Blu-Ray et que je peux bien voir les détails sur l’image, je peux affirmer que l’oreille de Bilbo est bien une prothèse dégueulasse.
Et ce qu’il y a de plus exaspérant, c’est qu’au final, bah je l’aime bien ce film. Je le trouve quand même vachement amusant malgré ses idioties. J’adore voir Martin Freeman se prendre toutes les raclées du monde, voir les nains faire leurs conneries me fait marrer et il y a quand même pas mal de scènes vachement tops (les trolls qui veulent manger les nains, et surtout toute la séquence avec Gollum).
Le film arrive à être divertissant malgré ses évidentes longueurs (surtout dans sa version longue). Ça m’énerve parce que ma critique s’oriente beaucoup vers le négatif alors que dans l’ensemble, j’aime plutôt bien ce film sans trop savoir pourquoi. J’ai plus qu’à voir les suites.