J'ai vraiment apprécié cette œuvre signée Bertrand Tavernier, sortie en 1976. Dans une France profonde marquée par la paysanneries et l'antisémitisme virulent, un juge très ambitieux recherche un homme parcourant les terres bucoliques suspecté avec raison d’assassiner froidement de jeunes bergers et bergères.
Faisant écho tout au long du film à l’affaire Dreyfus, cette enquête diffère de par les deux êtres qui la compose. Ce film se concentre sur ces deux personnages qui tantôt s’affrontent, tantôt sont presque complices à la recherche d'une certaine reconnaissance - à savoir la Gloire (présence remarquée des médias). De même, le long-métrage annonce l'essor progressif du Socialisme en France. En cela, il rétablit parfaitement le contexte politique et social d'un État alors républicain avec des échos au Marxisme et à la lutte Bourgeois/Prolétaires.
Outre le fait que les dialogues teintés d'humour soient excellents, il faut noter l'interprétation d'un juge par moment ambigu sous les traits de Philippe Noiret et celle d’un ex-sergent barbare légèrement illuminé mais habilement rusé, par Michel Galabru (César du meilleur acteur amplement mérité).
L’œuvre est un exemple flamboyant en terme d’humour noir mais aussi révélatrice en terme de condition humaine. Néanmoins, une question reste en suspens, lequel est plus criminel que l'autre dans un monde où l'Homme est esclave de ses pulsions et fantasmes ?
À vous de voir et accrochez-vous, camarades!