Le Livre de la jungle
7.3
Le Livre de la jungle

Long-métrage d'animation de Wolfgang Reitherman (1967)

On est un peu bête quand on est jeune. Sorti de l’enfance, on s’imagine que les films d’animation ne sont destinés qu’aux petits et, pour jouer aux adultes, on leur tourne le dos comme s’il s’agissait d’œuvres mineures. Du coup, c’est assez tard que je suis revenu vers ces dessins animés dont les fameux Walt Disney que je revois aujourd'hui avec un immense plaisir. Le Livre de la jungle est une référence absolue dans le genre. Vu petit, notamment au cinéma, il est un de mes préférés. Réalisé en 1967, il épate encore aujourd’hui tant son animation est parfaite et ses dessins fabuleux. La jungle n’est pas minimaliste, les jeux de lumière sont éblouissants et certains décors sont remarquables.


Plus chantant que dans mon souvenir, ce qui fait la réussite de cette adaptation de Kipling, c’est la qualité des personnages. Hormis Mowgli qui manque clairement de charisme (mais c’est un enfant), comment ne pas fondre devant le duo improbable que forment Baloo et Bagheera ? D’un côté, la bonhommie d’un des meilleurs personnages de Disney et son inoubliable chanson (« Il en faut peu pour être heureux ») et, de l’autre, la sagesse d’une panthère qui, bien malgré elle, parfois se retrouve bien forcée de se dérider. Ce buddy-moovie avant l’heure est une réussite absolue. Si on ajoute l’hypnotique et fourbe serpent Kaa et le terrible Shere Khan, on tient là un casting quatre étoiles. S’il est parfois insuffisamment exploité, le troupeau d’éléphants est, lui aussi, remarquable. Les chimpanzés sont un peu agaçants mais ils donnent lieu à une formidable scène avec Baloo. Quant aux vautours façon Beatles, ils ne manquent pas d’originalité. De ces personnages tous fantasques, il ressort de ce film une bonne humeur communicative qui donne envie de traverser la jungle d’un pas joyeux.


Cette bonne humeur permet de fermer les yeux sur quelques faiblesses de l’ensemble. Si le rythme est soutenu, l’intrigue, qui tient sur un bout de papier, avance de façon un peu trop linéaire pour être totalement passionnante. Shere Khan est finalement davantage un prétexte au départ de Mowgli qu’une réelle menace, le personnage étant faiblement exploité et son sort étant facilement expédié dans une séquence quelque peu étrange. Ces réserves étant émises, il est difficile de résister à ce dessin animé qui swingue, porté par un doublage français épatant et des chansons entrainantes. « Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour heureux… »

Play-It-Again-Seb
8

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le 28 nov. 2021

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PIAS

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