L'homme a-t-il vraiment sa place dans la jungle ?

Il en faut peu pour être heureux. Vraiment très peu pour être heureux. Il faut se satisfaire du nécessaire. Un peu d'eau fraîche et de verdure. Que nous prodigue la nature. Quelques rayons de miel et de soleil.

Ah cette chanson ! Elle m’enchante à chaque fois que mes oreilles la captent. Si j’avais une bonne raison d’aller voir cette production au cinéma, c’est bien à cause de ça, comme pour tout le reste du film d’ailleurs. Adaptation du célèbre roman éponyme écrit par Rudyart Kipling, Le livre de la jungle est une énième version retraçant le célèbre parcours héroïque et courageux de Mowgli, un jeune garçon éduqué par une louve, dans une jungle peuplée d’une multitude d’animaux aux morphologies variées.

Cela doit faire presque 20 ans que je n’ai pas revu le dessin animé et pourtant, cela n’a pas empêché le film de rafraîchir ma mémoire et de me faire vivre un moment d’enfance fabuleux. Je craignais que le cinéaste Jon Favreau, réalisateur des deux premiers Iron Man, allait le massacrer avec une surenchère d’effets spéciaux et une surdose d’action inconcevable mais non, il a su réellement construire une aventure terriblement épique et respectant scrupuleusement l’univers du film, tout en faisant refléter une vision badine autant acceptable pour les enfants que les adultes. La magie de la production opère déjà dès les premières minutes de visionnage, par une course-poursuite sauvage et fulgurante, dans les décors étoffés de la jungle, à la luminosité éclatante.

C’est ce que j’accordais le plus d'importance dans cette réalisation étaient les personnages, la personnalité de Mowgli est bien retranscrite chez le jeune acteur américain Neel Sethi campant ce dernier avec panache. Il est l’incarnation adéquate d’un jeune garçon curieux, intrépide et passionné par tout ce qu’il l’entoure. Tout simplement un enfant qui veut juste s’amuser avec ses plus fidèles compagnons à quatre pattes tels que la panthère noire agile Bagheera ou l’ours paresseux Baloo. Leurs présences m'ont bien fait rappeler quelques biens et bons souvenirs, tous bien représentés comme je les avais toujours imaginés, avec un design et d’une qualité d'animation hors-du-commun.

Tout le film est d’une beauté cinématographique nous harpant et nous tenant en haleine de bout en bout, avec de l’action palpitante et des effets visuels à tomber des nues. Tout s’enchaîne sans déraillement, les scènes d’action, les moments d'épanouissement , les chansons, on les fait défiler d’une manière fluide, sans casser en aucun cas l’ambiance féerique de cette production. D’habitude ! Je n’aime pas qu’on casse ce qui a été fait par les écrivains ou autres personnalités artistiques mais j’adhère plutôt bien à ces prises de liberté intelligentes tels que le python géant Kaa et sa voix féminine envoûtante ou l'imposant et géant singe roi Louis.

Ces petits changements installent un climat plus féroce et plus énigmatique que celui du dessin animé, j’aime beaucoup ce genre d’initiative où les producteurs montrent qu’ils ne veulent pas faire seulement un copier-coller du dessin animé. C'est ce qu'il semblait être l’objectif de Jon Favreau, un cinéaste signant sa production avec une qualité de montage très professionnelle, tout en l'ayant parsemé d'images éloquentes à contempler comme celles de la marche impériale des éléphants. L’un des points dont j’allais prendre le plus en considération est bien évidemment Shere Khan, le grand méchant et gros matou, au regard étincelant de vengeance et de haine.

Ce félin est une représentation d’un mal autoritaire et absolument maléfique, sa cicatrice sur le visage ne dévoile rien de gentil en lui, sa présence fait déjà trembler de peur à tout son entourage animalier, un véritable être indésirable et agissant en toute cruauté. Malgré la présence de ce dernier, on est devant une histoire agréable et brillante à visionner, devant une superbe production qui tient parfaitement ses promesses, avec un emploi de la technologie du cinéma judicieuse et juste. Je voulais revivre un de mes meilleurs moments d’enfance, la production m’a bien permis de le faire, sans me faire connaître la déception. 8/10 

Si tu ne parviens à vivre en meute, un de ces jours, tu te feras dévorer !