Le "Loup", c'est l'histoire d'un vendeur de génie, le genre de gars qui vous faisait repartir avec une Alpine A310 sur vingt ans alors que vous étiez venus acheter cash une supercinq d'occas'.
Et oui parce que ce gars là, comme tout bon vendeur, ne vous vend pas un produit, il vous vend un rêve, celui d'être riche, de pouvoir le devenir ou d'avoir l'illusion de l'être.
Il vend du rêve afin de vivre pleinement le sien.
Le "Loup", c'est une invitation à plonger dans le rêve trépidant de Belfort, personnage artificiel, superficiel et dépendant entre autre de sa propre image, un rêve où la valeur s'achète se vend ou n'est pas, effacée par l'ostentation d'ultra riche et son cortège de putes et de drogue. En somme, le rêve américain (?) des années fric.
Scorsese nous raconte donc, avec talent, l'histoire de ce Jordan Belfort qui finira par vendre fidèles salariés et amis au bout de trois heures d'orgies et d'excès à la fois drôles et pathétiques, toujours flamboyantes et brillamment montées !
"N'oubliez pas que trop n'est jamais assez..."
Di Caprio, électrique et halluciné, est magistral. Les seconds rôles excellents, avec une réserve sur Robbie qui n'a pas encore l'éclat de Sharon Stone de Casino dans un rôle proche et une mention à Kyle Chandleur et la savoureuse confrontation sur le bateau, scène centrale, étonnamment paisible, au cours de laquelle l'illusion et le rêve viennent se fracasser sur le petit fonctionnaire incorruptible et réaliste.
En bref, un vendeur de génie vendu par un conteur de talent.
Je suis client.