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Au terme de mon 10ème visionnage, l'envie me démange d'écrire un petit papier sur Le Loup de Wall Street.
Martin Scorcese n'est plus à présenter, lui qui a livré pas moins d'une vingtaine de chefs d'oeuvre / métrages cultes avant celui-ci.
Sa patte scénaristique et artistique n'est non plus pas anodine, adorant introduire des protagonistes véreux, torturés ou angoissés pour les entraîner dans une chute morale ou physique intense (que ce soit dans le style gangster des Affranchis ou dans le style thriller de Shutter Island pour n'en citer que 2).
C'était l'occasion rêvée pour Scorcese de s'attaquer à un courtier célèbre, Jordan Belfort, courtier en bourse aveuglé par l’appât du gain qui finira après un jeu judiciaire intense par faire de la prison et devoir un sacré paquet de frics à l'état.
En 3h, sous un rythme effréné et une densité ahurissante de maîtrise, le métrage nous expose les débuts, les travers, les folies de la vie de Jordan Belfort, déconnecté du monde réel, à coup de millions de dollars et de drogues diverses et variées.
Le plus irréaliste étant que la quasi totalité des excentricités présentées se sont déroulés comme tel, jouant sur une touche tragi-comique, voir malaisante (lancer de nains en plein bureau, délires sexuelles douteux et consommation de drogues à en faire pâlir les cartels mexicains).
Le réalisateur s'en donne à cœur de joie de nous balancer un montage dynamique, propulsé par une complicité entre les acteurs que je n'avais jamais vu auparavant dans un film de cette trempe.
Le film transpire la camaraderie à tous les niveaux, et les barres de rire sont inévitables, tant le coté décomplexé et hilare prone pendant tout le film, casting de prestige oblige.
Scorcese refait appel à Leonardo Dicaprio pour une cinquième collaboration, les deux bougres ne se lâchant plus depuis Gangs of New York, il y a 15 ans déjà. Et si on ne doute plus du talent de cet homme, il nous dévoile ici une nouvelle facette de son jeu d'acteur, en se lâchant complètement devant la caméra, à coup de crise d'hystérie véritable, monologue financier et cassage de quatrième mur de toute part.
A ces cotés, on retrouve le tordant Jonah Hill, qui campe ici le sidekick de Jordan Belfort, sorte d'assistant maladroit et totalement dans l’excès et le laxisme, provoquant des situations qui dégénèrent dans un amas de what the fuck intense. "Fuck" justement, tient une place importante du film. Prononcé un nombre incalculable de fois, il est également très présent dans le propos du film.
Fuck the rich, fuck the poor, fuck the system, fuck the people. Tel est la devise de la société de Belfort, qui n'en finit plus de faire mousser de l'argent que personne ne touchera, si ce n'est les courtiers de Wall Street à coup de commissions.
Coté explicatif, on peut reprocher le fait que le spectateur est légèrement pris pour un idiot, les explications "techniques" des magouilles n'étant jamais conclu ou tourné en dérision la plus totale par la phrase 'Au final, on s'en fout de comment on fait, sachez juste que ce n'est pas légal".
Mais ce dénigrement est finalement celui d'un protagoniste qui s'en fout également des spectateurs, ne pensant qu'à son intérêt personnel et celui de sa société.
A la naissance de ce monstre se pointe le génie Matthew McConaughey, premier mentor de Jordan, qui va tomber en adoration pour ce courtier excentrique, grossier et drogué, improvisant au passage un hymne accrocheur pour vanter les mérites de Wall Street, devenant immédiatement une scène culte.
C'est de là que Belfort va comprendre les méandres et les failles qui peuvent porter profit à ces intérêts personnels, et amener une des biographies les plus folles de ce siècle.
Révélation féminine de l'année, que ce soit pour son acting ou sa beauté suprême, Margot Robbie est le fil rouge du métrage, tant au niveau de l'évolution du comportement de Jordan Belfort que de la temporalité, Scorcese jouant avec elle pour amorcer les ellipses scénaristique.
Le loup de Wall Street est une œuvre immanquable, qui plaira aux désireux de comédie autant qu'aux amoureux de Scorcese, si tant est que l'on aime la formule sexe drogue alcool et rock&roll !

Anthonyde_la_Hoz
9

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Créée

le 7 sept. 2017

Critique lue 181 fois

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