J'en tremble et pourtant je ne suis pas sûr d'avoir compris grand chose. Pour l'instant, je me raccroche à ce qui est évident. A la beauté des images : aux visages, à la nature, à la symphonie des plans, et ce rythme qui coule tranquillement. C'est beau, la première vision d'un grand film. On est pris de plein fouet, on suffoque, on sait qu'entre les images se cache des millions de choses, et on qu'une envie : y replonger tout de suite. Le Miroir me fait cet effet là. C'est à la fois immensément complexe, et simple. Il touche toujours tout de suite. La pureté de ses mouvements attrape et sidère. Et pourtant, on sent que dans ce monde qui nous est dévoilé, quelque chose dysfonctionne. Il y a une tension dans ces connexions temporelles. Un élément intime que le temps ne parvient à dépasser, qui est toujours là, en creux du récit et du monde. Soudain, des visages s'assombrissent, des voix se questionnent en avançant dans l'espace. Des maisons y brûlent d'amour et d'absence. Amour contrarié, amour tordu, amour brûlant. Et guidé par une voix : un homme qui parle, qui se souvient, qui essaie juste d'être heureux.