Parties réaliser une étrange séance photo pour une publicité, deux jeunes femmes se retrouvent coincées sur un petit hors-bord. Bientôt, elles croisent un navire étrange, et une équipe de secours part à leur recherche.


Cette fois, Amando de Ossorio emmène ses templiers zombies en croisière, pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Ossorio aime, dès le début, faire planer une atmosphère occulte sur l’Espagne des années 70, à grands renforts de chants grégoriens rauques et gutturaux. Cependant, elle se fait vite oublier, dépassée par une intrigue assez mal amenée : personnages et situations stéréotypés, qui ne sont là que pour aguicher le spectateur et essayer d’expliquer


la présence de la blonde platine


dans le reste du film. Ainsi, le début du film semble ankylosé, et il faut bien 20 minutes pour qu’il démarre réellement. Mais Ossorio sait rattraper le coup en nous proposant un décor somptueux. De plus, les brumes glaçantes, qui envahissent aussi bien l’image que l’inquiétude du spectateur, remplacent facilement ses nuits américaines si particulières. Si l’image est toujours aussi habitée que dans le reste de la tétralogie, le manque de moyen deviens malgré tout criant. Le découpage, le cadrage, les plans sur le navire miniature, tout semble trahir les restrictions imposées par le budget sur la qualité de ce que l’on voit à l’écran. Le réalisateur essaie néanmoins de se débattre comme il peut, en proposant notamment quelques plans assez puissants. On pensera à ses templiers qui n’hésitent pas à toucher la caméra ou à englober la caméra dans leur ombre, posant celle-ci comme point de vue du spectateur. Il joue d’ailleurs assez bien sur leur multiplication, devenant tantôt ceux des victimes, tantôt ceux des monstres. Malheureusement, ces procédés ne pourront sauver un scénario peu inspiré et une direction d’acteurs assez catastrophique. Le scénario, déjà peu crédible, envoie les personnages se faire trucider selon un schéma bien rodé, mais surtout répétitif. Difficile d’avoir peur, quand on connait déjà la fin d’une action avant qu’elle ne débute... sauf quand on joue sur les nerfs du spectateur. Si Ossorio avait magistralement réussi à le faire dans La noche del terror ciego, il échoue ici à réitérer la chose. On aimerait souffrir davantage de voir ses femmes se débattre longuement dans l’inévitable, et il nous est alors difficile d’en contenter notre peur. On notera d’ailleurs des procédés assez étranges, mêlant humour fadasse et ironie macabre.


Fidèle à lui-même, Ossorio prouve encore une fois sa puissance à inspirer des sensations dans un scénario vide et mal interprété. Mais cette fois, le huis clos en croisière le pousse dans ses limites, et on préfèrera se souvenir des poursuites épiques dans la campagne espagnole que des brumes glaciales d’El Buque Maldito.

BubZ
5
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le 7 mai 2016

Critique lue 518 fois

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