Qui aurait cru voir un jour le réalisateur d’Evil dead à la tête d’une production Disney ? L’univers de Mickey et celui de Sam Raimi sont en effet assez éloignés l’un de l’autre mais cette union contre-nature rendait ce prequel du Magicien d’Oz extrêmement intéressant. Mais le résultat est au final un peu décevant, le fond et la forme du film ne s’accordant pas du tout.

Sur le plan technique, Oz est une réussite et Sam Raimi manie les images à la perfection. Après un superbe générique, le film commence en noir et blanc et en 4/3 et ce tant que l’histoire se déroule dans le monde réel. Ce n’est qu’une fois James Franco arrivé au pays d’Oz que l’image s’agrandit et prend des couleurs. Une excellente idée déjà utilisée dans le film de 1939. La 3D est quant à elle magnifique, peu de réalisateurs ont su l’utiliser comme Sam Raimi et, que ce soit dans la partie en noir et blanc ou celle ou couleur, elle sert parfaitement la narration en particulier lors de la scène de la tornade. Raimi semble également rendre hommage au cinéma tout au long du film. Oz avec ses tours de passe-passe, ses fumigènes et ses hologrammes ressemblent un peu à George Méliès, lui aussi magicien avant de devenir réalisateur. A travers ce personnage mais aussi avec la transition entre le noir et blanc et la couleur, Raimi nous donne un petit cours d’histoire du cinéma plutôt sympathique. Enfin le film est truffé de référence au livre puisque l’on apprend, entre autres, l’origine de l’épouvantail et les raisons du manque de courage du lion qui accompagneront Dorothy lors de son voyage. Seul bémol, les maquillages, notamment celui de la méchante sorcière de l’ouest, sont plus ridicule qu’effrayant.

Si Sam Raimi semble avoir eu une grande liberté en ce qui concerne la réalisation, le scénario lui a été imposé et ne fonctionne pas avec le style du réalisateur de Spider-Man. L’histoire beaucoup trop simpliste et enfantine n’a que très peu d’intérêt et ne devrait plaire qu’aux plus jeunes. Les personnages, en particulier les sorcières, n’ont pas beaucoup d’épaisseur tandis que la fin se perd, comme souvent chez Disney, dans la morale facile et un peu indigeste.Le problème est qu’il est alors difficile de comprendre quel est le public visé. Les adultes s’ennuieront à coup sûr devant ce conte pour enfants alors que ces derniers risquent d’être rebutés par la forme du film qui dure plus de 2h et comporte une longue introduction en noir et blanc.
Oz : the great and powerful est donc une petite déception. Si la réalisation plutôt « Ozée » est réussie, le manque d’ambition du scénario donne une impression d’inachevé qui ne fera pas de cette 1ère rencontre Disney-Raimi, un film incontournable.
FireFox
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au ciné en 2013

Créée

le 22 mars 2013

Critique lue 270 fois

FireFox

Écrit par

Critique lue 270 fois

D'autres avis sur Le Monde fantastique d'Oz

Le Monde fantastique d'Oz
Gand-Alf
5

Poudre aux yeux.

Après avoir kidnappé Tim Burton et l'avoir contraint à violer l'univers de Lewis Carroll sous peine de lui refourguer une suite de "Prince of Persia" ("Tout sauf des décors ensoleillés !" aurait...

le 7 août 2013

48 j'aime

3

Le Monde fantastique d'Oz
cloneweb
7

Sam Raimi, le Magicien d'Oz

Suite au succès d'Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton, qui était pour ceux qui n'ont pas suivi une suite à l'histoire originale, Disney a vu un filon à exploiter : celui de la réinvention des...

le 5 mars 2013

40 j'aime

15

Le Monde fantastique d'Oz
potaille
2

Le pèlerinage des créatures numériques

Après l’horreur (Evil Dead) et les super-héros (Spider-Man), le réalisateur Sam Raimi s’est rangé chez Disney pour mettre en images la préquelle du célèbre « magicien d’Oz » de Victor Fleming en...

le 20 mars 2013

27 j'aime

7

Du même critique

Oblivion
FireFox
4

Le ctrl+C, ctrl+V de la SF

Adapté de son propre roman graphique, Oblivion est le 2ème film de Joseph Kolinski déjà au commande de Tron l’héritage. Mais malgré son expérience dans la SF, le réalisateur peine a apporter quelque...

le 11 avr. 2013

3 j'aime

Che - 1ère Partie : L'Argentin
FireFox
5

Critique de Che - 1ère Partie : L'Argentin par FireFox

Steven Soderbergh qui filme la vie de Che Guevara, un projet qui suscite beaucoup d'espoirs mais soulève aussi une grande question. Comment Soderbergh va retranscrire la vie du révolutionnaire...

le 10 nov. 2011

3 j'aime

2

Les Randonneurs
FireFox
2

Critique de Les Randonneurs par FireFox

Un scénario intéressant à la base, un casting plutôt pas mal, de beaux décors et... et ben c'est tout en fait. Rien de plus pour cette petite comédie qui malgré un bon démarage s'essoufle beaucoup...

le 11 nov. 2011

3 j'aime