A la vision de ce petit long-métrage venu du bout du monde, on se demande si sans la présence de la grande comédienne franco-britannique Charlotte Rampling, il aurait eu les honneurs d’une sortie en salle. Dans un sens il faut en profiter puisque les films provenant de ce pays des antipodes qu’est la Nouvelle-Zélande ne sont pas vraiment chose courante dans nos salles. D’ailleurs, il est dommage que les paysages époustouflants de ce pays miroir de l’Islande dans l’hémisphère sud ne soient pas davantage mis en valeur. On peut même dire qu’on n’en verra quasiment pas et c’est plutôt frustrant de voir une si belle contrée confinée quasiment dans le huis-clos d’une maison avec ce « Juniper, le passé retrouvé ». Mais il faut avouer que c’est aussi le point de vue d’un spectateur vivant à des kilomètres de là et que les locaux ne s’en sont certainement même pas formalisés.
Notons justement que ce ne sont guère les images qui rendent « Juniper, le passé retrouvé » partiellement intéressant et sympathique. Matthew Saville illustre son sujet de la manière la plus plate et la moins inventive possible. On se croirait devant un vieux téléfilm des années 90 un dimanche après-midi sur M6. Aussi peu d’application à mettre en scène une histoire avec tous les moyens actuels relèverait presque de l’hérésie. Ensuite, on ne peut pas dire que ce récit soit follement original dans sa dynamique, même si la constitution de ce duo que tout oppose et qui finit par s’aimer est, elle, moins commune puisqu’il s’agit d’une grand-mère et de son petit-fils. C’est juste que le déroulement de tout cela est prévisible au possible et chien et chat vont forcément finir par ne plus vouloir se quitter. Alors qu’est-ce qui fait que le charme de ce film à priori insignifiant opère? Et bien plusieurs petites choses qui, au final, font beaucoup.
D’abord de revoir la grande Charlotte Rampling à l’écran dans un rôle principal est toujours un délice qui ne se refuse pas. Le jeune mannequin George Ferrier, pour son premier grand rôle au cinéma, est une jolie révélation et tous les deux forment un magnifique duo. Ensuite, il y a la sublime bande originale qui nous envoûte. Enfin, il y a tous ces petits moments en apesanteur qui nous happe comme celui de la fête ou encore les séquences qui font leur petit effet l’air de rien comme ce très beau final qui laisse enfin venir l’émotion à nous. On se rend alors compte qu’on passe un joli moment et que cette belle histoire aussi classique soit-elle et qui n’approfondit pas toujours ses thèmes (comme la solitude de la vieillesse ou le deuil) n’en demeure pas moins tout à fait charmante, à l’ancienne et de manière un peu poussiéreuse comme l’est sa temporalité (les années 90).
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