"Le rat d'Amérique" est un film qu'Albicoco a réalisé en 1963 après "la fille aux yeux d'or" (Adaptation du roman de Balzac) en 1961 et son chef d'œuvre, "le Grand Meaulnes" en 1967. "Le rat d'Amérique" est aussi l'adaptation d'un roman, de Jacques Lanzmann (que je n'ai pas lu).


Le héros du film Charles rejoint au Paraguay son oncle (d'Amérique) qui lui avait proposé une situation (en clair, faire fortune en Amérique du Sud). Sauf qu'arrivé là-bas, l'oncle avait plutôt besoin de quelqu'un qui puisse lui amener des capitaux pour renflouer ses propres affaires.
Et c'est le début d'une grande galère où Charles ira de petits boulots en petites escroqueries, de petites escroqueries en gros trafics. Ayant rencontré une femme mi- française mi-uruguayenne, Maria, ils vont fuir vers la Bolivie puis vers le Chili avec un objectif trouver l'argent nécessaire pour le rapatriement vers l'Europe. Ils vivent un amour qui, somme toute et malgré les galères, devient leur raison d'espérer et de se maintenir la tête hors de l'eau...
Une scène intéressante est la rencontre fortuite entre Charles sur un marché (en Bolivie, je crois) avec des touristes français (friqués) dont les soucis (ils ont perdu leur guide ou je ne sais plus quoi) sont ceux d'une autre planète par rapport à la galère de Charles...


Le casting :
Charles c'est Charles Aznavour
Maria c'est Marie Laforêt
Le personnage de Charles Aznavour, c'est un dur au cœur tendre. assez typique des rôles qu'il joue dans "Tirez sur le pianiste" ou encore "le passage du Rhin". Ici il faut nuancer peut-être un peu, c'est un dur pas si dur au cœur tendre pas si tendre. En définitive, il joue bien son rôle d'homme à la dérive dont la seule échappatoire est la fuite en avant.
Marie Laforêt jouait déjà chez Albicoco le rôle titre de "la fille aux yeux d'or". Ici elle joue le rôle d'une employée de banque qui se fait virer et se retrouve à la rue avec Charles. Son personnage qu'elle joue bien est une femme qui a sa personnalité mais qui a aussi peur . Et puis comme toujours avec Marie Laforêt, il y a son regard magnifique et magnétique.


Jusqu'alors, je viens de passer en revue les qualités du film. Parce que côté réalisation et montage, c'est pas tout-à-fait ça. Le spectateur, s'il veut comprendre ce qu'il se passe, a intérêt à s'accrocher au film car les scènes se succèdent sans la moindre transition. On finit par comprendre ce qu'il se passe sans empêcher les périodes de grand flou. Côté mise en scène, c'est un peu pareil, les prises dans la foule ou en public sont plutôt hard pour ne pas dire hasardeuses. Le son est régulièrement inaudible (exemple dans la cabine d'un camion où le bruit du moteur est prépondérant)
En conclusion, si la note de cet avis est montée à 6, c'est uniquement pour le couple Aznavour-Laforêt que je trouve plutôt touchant et dont j'ai suivi leurs galères avec fébrilité.

JeanG55
6
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le 24 mars 2021

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