Premier long-métrage de David Bruckner, spécialiste du format court dans les anthologies horrifiques ("The Signal" et "V/H/S"), "The Ritual" a beau contenir un nombre assez impressionnant de qualités, le film échoue pourtant à être pleinement satisfaisant sur sa globalité.
À la mort d'un des leurs, un groupe d'amis part faire une randonnée dans les forêts suédoises en sa mémoire. Après une nuit chaotique passée dans une cabane abandonnée pour s'abriter, ils se rendent compte qu'ils sont pris en chasse par une mystérieuse entité...
D'abord, et c'est assez rare pour être souligner, "The Ritual" dégage une réelle maturité. Cela émane bien sûr de ses personnages adultes, plus profonds et plus crédibles face à une situation extraordinaire qu'à l'accoutumée, on retiendra particulièrement le héros rongé par la culpabilité de la mort de son ami et dont la rencontre avec cette menace inconnue va l'amener sur le chemin de la rédemption qu'il recherchait, mais cela passe aussi par un traitement visuel assez solide pour donner l'illusion que cette énième virée en forêt tournant au cauchemar évite de nous emmener sur un terrain trop connu (on sent chez David Bruckner une volonté d'apporter un regard neuf sur ce genre de survival forestier fantastique et il faut avouer que cela marche plutôt bien). De même, la nature de la menace pourchassant les protagonistes apporte son lot de très belles idées esthétiques (autant sur son apparence que dans sa manière de se manifester et de manipuler ses victimes) et ses origines révélées en bout de course lui confèrent une vraie aura de mystère jusque dans les derniers instants du film.
Alors, malgré toutes ces qualités, qu'est-ce qui ne fonctionne pas dans "The Ritual" au point de nous laisser sur ce sentiment de "manque" une fois arrivé au générique de fin ? En effet, il semble bien difficile d'expliquer cette impression de rester totalement sur notre faim tant le film avait toutes les cartes en main pour être une réussite. Peut-être est-ce parce qu'on est resté finalement un brin extérieur à toute cette histoire et que "The Ritual" n'est pas parvenu à véritablement impliquer le spectateur dans ses enjeux pour créer l'angoisse ? Ou est-ce cette dernière partie qui stagne sur le statu quo de ses révélations et qui ne semble plus être en mesure de les développer de quelconque manière (la fin est complètement expédiée) ? La réponse est probablement dans l'addition de ces deux hypothèses et on ne peut que le regretter tant les atouts de "The Ritual" le prédisposait à être quelque chose de bien plus grand...