La question de la foi est primordiale au sein du cinéma de Satyajit Ray, amenant les plus fragiles à croire aux illusions pourtant perdues d'avance (Le salon de musique) ou à mettre tous ses espoirs en une créature humaine à la sagesse confondante (Devi). Le Saint est un film à part dans la filmographie du réalisateur bengali, comme une petite comédie noire sur l'imposture d'un faux bouddhiste.


La durée du film avoisinant les soixante minutes, Ray déploie toutes ses grandes qualités de conteur, passant de l'ellipse au flash-back jusqu'à l'utilisation pertinente du montage alterné qui en l'espace d'une minute, clôture le film avec ironie. Curieusement lumineux, le Saint rend au nouvel homme indien (cherchant à trouver son indépendance financière, l'économie fermée du pays continuait sa route) sa plus grande qualité et faiblesse : sa lucidité pour se sortir de tout dilemme amoureux, professionnel.

William-Carlier
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 1965, Les meilleurs films indiens, 2022 : Une année cinématographique et Top - Satyajit Ray

Créée

le 22 févr. 2022

Critique lue 42 fois

1 j'aime

William Carlier

Écrit par

Critique lue 42 fois

1

D'autres avis sur Le Saint

Le Saint
Boubakar
6

L'imposteur.

Homme, accompagné de ses assistants, est déguisé en sadhu, une divinité hindoue, et abuse ainsi de la crédulité des gens en échange de mets. Si Le Saint dure à peine une heure, c'est parce que lors...

le 2 mars 2022

1 j'aime

Le Saint
William-Carlier
8

Pour l'amour du risque

La question de la foi est primordiale au sein du cinéma de Satyajit Ray, amenant les plus fragiles à croire aux illusions pourtant perdues d'avance (Le salon de musique) ou à mettre tous ses espoirs...

le 22 févr. 2022

1 j'aime

Le Saint
Cinephile-doux
6

Le vil profiteur

Le lâche et le saint : deux films d'un peu plus d'une heure chacun, qui constituent une sorte de diptyque. Le lâche est une comédie douce/amère où la femme digne s'oppose à l'homme couard. Le saint...

le 16 sept. 2019

1 j'aime

Du même critique

Frère et sœur
William-Carlier
1

Et... ta mère aussi !

Il n’est jamais agréable de constater le piètre jeu d’un acteur que l’on apprécie, surtout lorsqu’il est dirigé par un auteur. Le film d’Arnaud Desplechin est une souffrance constante, paralysée par...

le 23 mai 2022

30 j'aime

2

Black Panther: Wakanda Forever
William-Carlier
2

Pour les enfants

Il n'était pas possible d'attendre quoi que ce soit de ce deuxième volet du déjà très oubliable Black Panther, pour la simple raison qu'il n'y avait encore rien à ajouter à la matière très fine de...

le 20 nov. 2022

20 j'aime

1

Sans filtre
William-Carlier
8

Shitty Ship

Ruben Östlund ne met pas d’accord son public, qu’il avait un peu offusqué lorsque The Square avait remporté la Palme d’Or. On disait son style irritant, son propos social prétentieux en plus de...

le 29 sept. 2022

19 j'aime