La gastro de l'année 2015, épisode 2/3 : Le septième étron

On enchaîne avec l'adaptation du livre L'Epouvanteur, sobrement intitulée Le Septième Fils, un film fantastique (c'est le genre, certainement pas mon avis) de 2014 que l'on doit à Sergei Bodrov. Je passerai sur le synopsis classique car le film l'est bien trop et préfère davantage vous citer deux petites phrases afin de l'introduire :



Tout ce qu'il te faudra est déjà en toi. Ne craint pas de t'écouter.



Voilà ce qu'annonce en adieu la mère du héros, lui qui a un physique de poseur, lui qui est le septième fils d'un septième fils, lui dont le destin est prometteur. Le bougre devant se faire entraîner pour la simple et bonne raison qu'il est l'élu de mes deux par un Jeff Bridges clairement à la traîne, on imagine fort bien que cette réplique lui sera décisive à la toute fin face au méga boss. J'ai dit méga boss ? C'est une méprise, je me dois de vous rappeler que l'on parle de Julianne Moore déguisée en dragonnet riquiqui. Et si je dis septième fils de septième fils, ce n'est que pour mieux vous faire hurler à l'outrage tant la référence quasi identique à l'univers de Pratchett est présente. Je vous rassure, ça s'arrête là, Sir Terrence peut se laisser aller à un repos éternel sans avoir à se retourner dans sa tombe.


Donc voilà que ce vieux briscard de Bridges, un croisement entre Gandalf et Geralt de Riv, en sa qualité d'Epouvanteur (entendez chasseur d'immondices) prend sous son aile Thomas (Ben Barnes). Ce dernier ayant eu de nombreuses visions du vieux par le passé le suit sans poser de questions, ce qui nous abrège vingt bonnes minutes de scénario. Merci film, c'était déjà assez long comme ça. Il en va de la même logique pour une nana qu'il a également vu en vision, qu'il sauve des griffes d'une populace la prenant pour une sorcière (ce qui était vrai en fait). A voir le type cabotiner on comprend facilement qu'il souhaitait juste se l'envoyer grâce à son nouveau titre d'assistant Epouvanteur, titre qui selon les gens, n'est pas gardé longtemps. Et on le comprend sachant que le dernier en date, Jon Snow en personne, n'a pas tenu plus de cinq minutes de film.


J'aimerai faire une petite parenthèse : s'il y a bien une chose que je ne supporte pas dans une oeuvre de fantasy c'est l'incohérence d'univers. On est clairement dans un monde rempli de monstres pas toujours gentils, d'esprits et de sorcières. Jusque-là OK. Maintenant, pourquoi le héros a constamment l'air de débarquer ? Bien sûr, à la base c'est un pécore mais il dit lui-même connaître plein de choses comme par exemple l'histoire de Julianne Moore. Cela me rend dingue parce que c'est normalement au spectateur de découvrir, pas au héros. Ou alors tu fais ça bien pour que l'on y croit. Là on dirait juste un Terrien que l'on a envoyé dans World Of Warcraft.


Pour revenir à nos moutons, je pense que décrire précisément la suite de l'histoire est inutile, je vous assure. N'importe qui imaginerait quelque chose de plus original. Je vais donc être synthétique : Thomas s'entraîne comme un petit fou, dragouille et se tape la nana de tout à l'heure, elle-même venue pour les espionner car fille de la grande méchante, fais des quêtes annexes sans intérêt aux côtés de Jeff. Il y découvrira notamment son talent unique d'être une chochotte avant de se frotter aux forces du mal et tutti quanti. La phrase de la mère prend un sens très cliché chez le héros (...). Bref, c'est pas terrible, la sauce ne prend jamais, d'autant plus que Thomas est d'une effarante transparence et est démuni de toute motivation scénaristiquement parlant.


Au final Le Septième Fils est plutôt minable dans son genre. On pourrait le situer à mi-chemin entre un Solomon Kane inintéressant et un Le Dernier des Templiers absolument bordélique. Des références de piètre qualité donc pour un film qui l'est tout autant.


P-s : Est-ce une mauvais traduction où l'équipe du film ne sait vraiment pas qu'il existe une énorme différence entre un gobelin et un troll ? En plus c'est très mal fait...

Fosca
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le 7 nov. 2015

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