Un film assez drôle dans sa tonalité, portrait inattendu d’une famille de la petite bourgeoise dijonnaise des années 50, volontairement caricatural, parlant ouvertement de sexualité de manière frontale mais avec pudeur (le film tournant principalement autour de cette thématique), sans jamais juger ses personnages
On y suit les aventures d’un gamin verbeux et arrogant, dévergondé par ses grands frères (tout aussi détestables et pourtant terriblement attachants que lui), ado de 14 ans au visage angélique et d’apparence sûr de lui, mais encore coincé dans sa chrysalide Œdipienne dont il finira de s’extraire pour s’envoler de ses propres ailes.
Un film jazzy, étonnement léger et provocateur mais jamais vulgaire, témoignage d’une époque où la jeune génération, engoncée dans une éducation religieuse de surface, remettait en question ces principes d’apparence d’un autre temps qui n’avaient plus rien à faire dans une société saine, se tournant plus facilement vers les avis des penseurs (écrivains, philosophes…) que ceux de curés pédophiles ou d’une société dirigée par adultes coincés dans une guerre aussi honteuse que ridicule (Indochine).
Et même si elle est rythmée dans sa première partie et un peu plus molle dans sa deuxième qui traine en longueur et devient répétitive, l’œuvre reste marquante, finement écrite et interprétée, et joliment maitrisée dans sa mise en scène, toute aussi pudique que son scénario.
A voir, ne serait ce que parce qu’il me parait improbable qu’un tel film puisse se faire aujourd’hui !