Le film écrit et réalisé par Alex Lutz, qui s’avère être un très bon comédien, se présente au départ comme comique. On rit pas mal, et on découvre les histoires personnelles de chaque personnage, et l’histoire de cette bande d’amis. Enfin, tout cela reste très superficiel et du comique nous passons à une histoire de cœurs brisés. Le film se présente en fait comme un fourre-tout plein d’idées, celles-ci portées par un casting pourtant prometteur.
Le problème ici est le problème de base qu’on nous demande d’éviter en fac ou école de cinéma : tu as des idées c’est bien, mais fait le tri. Construit ton film. Alex Lutz nous prouve avec Le Talent de mes amis qu’on ne s’improvise pas cinéaste, même si on s’entoure d’une équipe très compétente. Avouons-le, certains plans sont très bien construits et c’est grâce au directeur de photo Giovanni Fiore Coltellacci. Un point gênant, c’est celui de la danse. On a des pas de danse au début façon Agathe Clery et à la fin sans trop savoir pourquoi, puis le film se conclu sans rien achever. Les protagonistes se retrouvent vidés de toutes substances, et cela nous rappelle qu’on est face au long-métrage de quelqu’un qui n’a pas appris à en faire. On a un peu l’impression d’être dans un brouillon, un film qui pourrait être pas mal mais complètement bâclé. Tout n’est qu’une succession de sketchs bancale, mise en évidence par le réalisateur lui-même qui, avant d’envoyer le générique de fin, parodie une scène de son film façon « Feux de l’amour » sans qu’on sache vraiment ce que cela vient faire là. En fait, du début à la fin on ne sait pas bien où on va et Lutz non plus.
Après la séance, Le Talent de mes amis laisse un goût amère. Nous a-t-on pris pour des imbéciles ?