Le Vent se lève
7.3
Le Vent se lève

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (2013)

Un Ghibli sans élément fantastique

Sorti en 2013, il m'a fallu 7 ans pour finir par me décider à le regarder. Je suis fan d'Hayao Miyazaki et le fait de savoir que c'est son dernier film m'a poussé à attendre la bonne occasion pour le regarder. C'est vrai que depuis d'autres annonces de film par le maitre ont été faites, mais pour l'instant rien de concret.


Toujours est-il que j'ai fini par me décider et qu'au final j'ai beaucoup aimé ce film. Ce n'est pas une oeuvre comme les autres films de Miyazaki, car le fantastique n'y a quasiment pas de place. Tout au plus il fait son apparition dans les rêves du héros, mais ce n'est plus un élément central. Même Porco Rosso, auquel il fait écho, avait un héros mi-homme, mi-cochon malgré son caractère très ancré dans le réel. Ici, j'ai eu l'impression de regarder un film japonais parlant de la vie romancée du créateur du zéro, l'avion de guerre emblématique de l'aviation japonaise de la 2ème guerre mondiale. Pas de chateau dans le ciel, de monde post-apocalyptique ou de sorcière, c'est le film de Miyazaki le plus dénué d'imaginaire de toute sa carrière.


Autre gros contrepied du film, il est un hommage à un créateur passionné d'aviation, plutôt qu'une critique de sa contribution à l'effort de guerre japonais. Miyazaki est un pacifiste, mais même si le fantôme de la guerre hante et rôde dans les coins de son film, c'est avant tout le cinématographe féru d'aviation et bercé par les moteurs d'avion dans sa jeunesse qui parle de la création de l'avion le plus emblématique de la flotte japonaise.


C'est un peu cette différence qui m'a séduit. Ce que j'ai beaucoup aimé c'est l'illustration du séisme de 1923, la vision de la vie quotidienne au Japon avant la 2ème guerre mondiale et la romance entre le héros et l'héroïne.


Ca faisait un moment que je n'avais pas vu de film situé dans le passé et retrouver le mode de vie de l'air pré-informatique a toujours son charme. Détail personnel, voir le héros se servir constamment de sa règle à calcul m'a rappeler toutes ces fois où j'ai regardé celle que m'avait donné mon père en me demandant comment cela pouvait bien fonctionner, avant d'abandonner et de prendre ma calculatrice.


La romance entre les personnages est, de mon point de vue, très marquée par le mode de vie japonais. Difficile pour moi de citer des éléments précis, mais certains principes et traditions sont encore bien présents à cette époque notamment l'antagonisme entre amour et travail et cette idée rigide et pragmatique que le travail prédomine sur tout. Par contre j'ai été surpris de voir les héros s'embrasser à plusieurs reprises dans le film. Je ne m'y attendais simplement pas, mais c'est totalement positif, les romances trop pudiques m'énerve plus qu'autre chose.


J'ai été touché par ce film qui comme Porco Rosso m'a ému et captivé jusqu'à la fin. C'est d'ailleurs un peu l'opposé de ce dernier, car Le vent se lève donne la vision du créateur, alors que Porco Rosso est plus la vision du pilote. Les romances y sont aussi inverses. Celle de Le vent se lève est assouvie mais brève, alors que celle de Porco Rosso dure depuis toujours mais n'offre pas de véritable conclusion, laissant le choix au spectateur.


Un très bon film, mais qui reste très japonais et ressemble plus à un besoin de Miyazaki de parler de sa passion, plutôt que d'une volonté de divertir le plus grand nombre.

Molokh
8
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le 3 juin 2020

Critique lue 69 fois

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