Un couple d'acteurs médiatiques se réfugie dans une vallée isolée des Pyrénées pour remédier à leurs déboires conjugaux. C'est l'occasion d'une avalanche d'évènements décousus, aux rebondissements de plus en plus improbables, qui aboutissent à la fuite honteuse du couple.


Réaliser une comédie légère, fantaisiste, pleine de situations cocasses, était une excellente idée. Mais les frères Larrieu ne sont pas à la hauteur d'une telle ambition. Ils construisent leur film sur un duo d'acteurs omniprésents, qui en font des tonnes. Azéma et Darroussin peuvent-ils transformer cette pochade en une comédie divertissante ? Le résultat parle de lui-même.


Avant même le tournage, le film se saborde. Venus incognito, Aurore Lalu (Sabine Azéma) et Alexandre Dard (Jean-Pierre Darroussin) ne cessent d'être sollicités par les clients de leur gîte et les journalistes locaux. Est-ce crédible ? Qui peut voir Sabine Azéma comme l'actrice la plus célèbre de France ? Qui l'imagine en nymphomane ? Et Darroussin ? Un acteur et un scénariste célèbre ? Avec sa dégaine de Français moyen au charisme nul ? Alexandre est impuissant, son nom est donc "Dard". Le film fourmille de telles facéties.


Résumons-nous : une comédie d'acteurs, visiblement à leur gloire, dont les acteurs sont mal choisis... Alors notre duo de saltimbanques se débat, en rajoute, tente de surnager dans les flots tumultueux d'un scénario pitoyable (ours de pacotille, moines chanteurs en imbéciles heureux, etc.) Peine perdue, la noyade est inévitable. J'avais pitié de leurs efforts méritoires, de leur instinct de survie. Mais que faire, à part le constat d'un coma dépassé ?


Dans "Le Voyage aux Pyrénées", les réalisateurs font l'apologie des acteurs et de leur transformisme. Leur narcissisme d'enfants gâtés par la société du spectacle, confits en béatitude, rayonne sur l'affiche du film. Il faut sourire, encore et toujours. M'as-tu vu ? Une photo, d'accord ? Souriez ! Ce couple d'hologrammes au sourire continuel n'a aucune réalité. Changeant de sexe comme de rôle, ils parlent avec une voix d'emprunt, déphasée, de monstres chimériques. Et lorsqu'ils prennent des selfies, ils ne se reconnaissent plus eux-mêmes.

lionelbonhouvrier
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le 7 août 2020

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