René Clair, s'il sera bien vite mondialement célèbre avec ses premiers films parlant a tout de même fait ses armes dans le muet, comme tout le monde... Après le coup d'éclat inaugural de Entr'acte, phénomène dadaïste qui réunit Jean Börlin des ballets suédois, Picabia, Erik Satie, Duchamps, Kiki, Man Ray... et dont le n'importe quoi recherché réserve néanmoins quelques moments de grâce, le jeune homme poursuit gaillardement sur sa lancée et nous voilà déjà à son quatrième film.

C'est l'histoire d'un jeune rond-de-cuir amoureux de la dactylo de la banque où il travaille, malheureusement, c'est un peu le cas du reste des employés et du patron et avec son aspect falot le brave Jean (de nouveau Börlin, lunaire à souhait...) est un peu le souffre-douleur de la boîte...

Là, ce sont les meilleurs moments, ça ne dure pas assez longtemps, mais la vie de bureau est absolument ravissante, avec des gags de partout, de l'amour, des bâtons dans les roues, des quiproquos, tout ce qu'il faut dans ces cas-là...

Et puis arrive le voyage du titre, c'est rapidement assez inégal et surtout prétexte à multiplier les effets visuels, mais certains moments sont charmants, il y a des fées déguisées en vieilles sorcières, Charlot au musée Grévin, un chien sur Notre-Dame et tout cela l'air d'avoir inspiré à la fois Boulgakov, L'Age de cristal, Le sortilège de Maltrochu et une grande partie des films de zombies que j'ai pu voir...

Alors bien sûr, à force de vouloir épater le chaland d'alors et de laisser parler son imaginaire sans le brider, il y a quelques longueurs et le récit s'oublie parfois en chemin, mais ce n'est pas très grave, le Paris des années vingt a son charme et la dactylo est tellement mignonne... je vous ai déjà dit que Dolly Davis était à croquer ?
Torpenn

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