"Bon, qu'est-ce que vous en pensez ? - Tu as l'air... - D'une conne !"

Au début des années 90, bien avant le raz-de-marée super-héroïque au cinéma (seuls Batman et Superman avaient déjà triomphé dans les salles obscures), était réalisée une première adaptation des 4 Fantastiques, première équipe historique de Marvel Comics. Première adaptation qui ne connaîtra pourtant jamais les honneurs d’une sortie en salle… et pour cause : le producteur ne lancera cette adaptation du comic Marvel que pour en conserver les droits…. Ambiance.


Et c’est ainsi que le réalisateur Oley Sassone se verra confier en l’an de grâce 1994 la lourde tâche (et le budget ridicule) de réaliser cette première version ciné des 4 Fantastiques.


Et le miracle n’eut pas lieu. Sacrifié d’avance, voué aux ténèbres d’une indifférence éternelle, Les 4 Fantastiques est, sans surprise, un ratage retentissant. Même flanqué de la meilleure volonté du monde, chercher une qualité dans ce film s’avère une tâche presque aussi vaine que de chercher de la subtilité dans un film de Roland Emmerich.


Entre des acteurs au charisme et/ou faciès d’endive (on saluera l’homogénéité du casting), des costumes indignes du cosplay d’un morveux de huit ans, des effets spéciaux à faire pâlir Superman 4 (sorti sept ans plus tôt !), une mise en scène évidemment quelconque, et une utilisation complètement à la ramasse de la musique (pourtant pas spécialement déshonorante), le constat est sans appel : le film est un four fantastique (ho ho ho).


Four d’autant plus malheureux que tout ça transpire la sincérité… Ignorant probablement le destin funeste auquel était voué le projet, les acteurs semblent y croire avec une sincérité désarmante, voire attendrissante.


Que dire de cette scène irréelle où Reed Richards explique à ses camarades le pourquoi du pouvoir de chacun ? Comment rester de marbre face au premier plan de la super-équipe dans leur pyj… costume bleu ? Comment retenir ses larmes lors du premier baiser entre Richards et Susan Storm ?
Finalement, comment ne pas ressentir une profonde sympathie (et plus si affinités) pour ce petit film injustement méprisé ?


A deux trois exceptions douteuses (le Joaillier ?!), le scénario n’est même pas plus stupide que la moyenne du genre.


Et loin de n’être qu’un vulgaire divertissement fauché, le film s’offre quelques répliques lourdes de sens, dont cette sublime punchline, adressée par Richards au méchant :


« Ca, c’est pour avoir voulu me tuer. Ça, c’est pour avoir voulu tuer mes amis. Et ça… c’est pour avoir été un vrai con. »


Si c’est pas fantastique, je vous le demande ?

ServalReturns
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le 30 mars 2016

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ServalReturns

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