Le bon, la brute et le chasseur de primes (X8)


Chapitre 1 : A la découverte d'un film culte



Les 8 Salopards (ou The Hateful Eight pour les anti-titres français) est le huitième film de Quentin Tarantino, autrefois jeune cinéphile qui a su se dépasser pour entamer une carrière en tant que réalisateur de films. Tarantino restera sans aucun doute comme l'un des plus grands cinéastes des années 2000. Il nous a pondu des chefs d'oeuvres, Pulp Fiction, Django, et ceux que je dois voir comme Inglorious Basterds et tant d'autres (Kill Bill!). Tarantino a son style à lui, un style qui peut déplaire ou le contraire. Je dois dire que les seuls Tarantino que j'ai vu m'ont plu mais en aucun cas je ne pourrai faire une généralité. J'étais parti assez confiant pour aller voir ce film, non seulement parce que Tarantino affirmait que son film revenait dans l'esprit des anciens westerns, mais aussi grâce aux trailers qui ont su m'enthousiasmé. Ennio Morricone à la bande son, autrement dit l'un des plus grands compositeurs de musiques de western sur un western. Il n'y avait pas de raisons pour que je n'apprécie pas le film. Pourtant, il est vrai que la majorité des personnes l'ayant vu avant sa sortie en salle affirmait que le film était beaucoup trop long, les lenteurs du film étaient déconcertantes. Ceci m'avait un peu refroidi avant d'aller voir le film. Et j'ai été bien content d'attendre sa sortie en salles.



Chapitre 2 : Un hommage aux westerns



Si Tarantino a son style particulier, il n'empêche qu'il essaye le plus possible de rendre hommage aux films qui l'ont marqué. Certains l'accusent de plagiat, moi je ne vois pas cela de la même façon. Pour moi, c'est un véritable hommage que Tarantino réalise. Et ici, il a voulu déclarer l'amour qu'il avait aux westerns, en proposant une version longue au cinéma, ainsi qu'une entracte. Même si je n'ai pas eu la chance d'avoir une entracte, j'ai quand même bénéficié du format grandiose qu'est le 70 mm. Je trouve que cela rajoute une grande dimension au film, qui peut alors dévoiler l'étendu de sa grandeur. Pour la bande originale, Ennio n'a pas été totalement inspiré (peut être à cause des différents entre lui et Quentin) mais elle reste tout à fait bonne, et aussi strident que l'ait l'ambiance du film. On notera aussi quelques chansons, toutes choisies méticuleusement.



Chapitre 3 : Le générique de début



Ce générique remplit sa destinée. Rendre hommage aux westerns, avec une présentation de basse qualité qui « tremble » (je ne saurai vraiment expliquer, vous m'en voyez désolé). Mais le principal inconvénient de ce générique c'est de montrer les acteurs qui jouent dans le film. Eh oui, Tarantino m'a gâché un retournement de situation, dont j'en étais persuadé à cause de ce foutu nom. (Comble de l'ironie, le trailer de Avé César est passé avant la projection du film, et nous sommes tombés d'accord, mon ami et moi, que nous détestions cet acteur…). Finalement, ce générique a des avantages et des désavantages. Tout au long de celui-ci, on assiste à un défilement de panoramiques de paysages, toutes aussi belles les unes des autres mais qui m'ont beaucoup ennuyé au bout de cinq minutes, je dois l'avouer. Malgré tout, la calèche de la mort arrive et l'ambiance du film aussi.



Chapitre 4 : 1 heure et demie de présentation de personnages



Si l'on m'avait prévenu des lenteurs que pouvait avoir ce film, je ne suis pas tombé d'accord avec eux. En effet, ces soi disant « lenteurs » permettent de présenter les personnages, leur passé et cela permet aussi de déposer une ambiance pesante de suspens. C'est à cela que l'on reconnaît que l'on voie un bon Tarantino. Cette ambiance se dégageant de ce film, c'est réellement magique. On commence à suspecter chaque personne au fil du récit. Mais hélas, la méthode choisie par Tarantino pour présenter les protagonistes n'est pas forcément la meilleure. Il fait parler tour à tour les personnages qui décrivent tour à tour la personne. Le plus flagrant restera la description de Samuel L. Jackson, qui est très lourde. Sérieusement, à force de raconter son passé par l'intermédiaire de questions comme « Et vous savez ce qu'il a fait ce gars là ? » puis d'enchaîner par un récit certes instructif sur le personnages finit par lasser. Et c'est peut être la vraie lourdeur de cette première partie. Mais on pourra assister à d'excellents moments (Jackson joue vraiment comme un Dieu et Russel est pour moi au top de sa forme), qui prouvent que le film a une histoire à raconter.



Interlude : Caméo



Quentin Tarantino n'apparaît pas dans son film. En effet, il paraissait impossible de le faire apparaître alors que toute l'action du film se déroule en huit clos (ou presque). Il a donc choisi de parler en voix off, lors d'un chapitre nous présentant le secret de Daisy Domergue.



Chapitre 5 : Une heure de violence



Déjà qu'on a le droit à des propos pas très gentils envers les blacks (pauvre Jackson, il s'en prend plein la tronche), et que des propos assez vulgaires s'enchaînent dans quelques discussions, on retrouve toujours cette même violence qui font d'un film un Tarantino movie. Pour défendre l'enchaînement de violence dans Les 8 Salopards, il dit :



The violence is meant to send shockwaves through the audience, to
create sympathy with Daisy, but also I have trapped all my characters
in a cabin during a blizzard.



Et c'est vrai qu'en plus, la violence du film permet d'instaurer une ambiance malsaine, qui m'a une fois ou deux mis un tantinet mal à l'aise. Mais le film n'hésite pas à choquer le public, comme d'habitude avec Quentin.



Chapitre 6 : Les acteurs



On retrouve que de bons acteurs dans ce long métrage. Samuel L. Jackson s'impose durant tout le film, cet acteur est génial, drôle et tellement compétent. Kurt Russel est bien meilleur que dans les autres films où je l'ai vu (je pense notamment à Vanilla Sky). Leigh joue la psychopathe Daisy Domergue, et elle s'en sort assez bien (voire même très bien). Elle a le droit à quelques scènes intenses. Et puis j'adore Tim Roth, alors je suis super content de le voir ! Le style british lui va tellement bien ! Les autres acteurs, je m'en rappelle plus de leurs noms (à part Michael Madsen) mais tous ont largement le niveau de compétence pour jouer dans un tel film.


Que dire de plus que j'ai aimé ? Il y a certes quelques lenteurs, des retournements de situation prévisibles et quelques autres défauts. Mais dans l'ensemble, c'est toujours aussi bon de voir un Tarantino au ciné.

Marvellous
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le 11 janv. 2016

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Marvellous

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