Si Snoop Dogg a toujours ambitionné de devenir un « mother fucking hustla », Henry Hill (Ray Liotta) lui, a toujours rêvé d’être un gangster (version oldies du hustla). À peine sorti de l’enfance, le jeune Henry, vouant une admiration sans bornes aux mafieux qui lui servent de voisins, commence à se rapprocher de ces gros messieurs à cigares et exerce de multiples petits boulots pour eux. Après avoir obtenu son BAC de gangster haut la main (première comparution au tribunal) le jeune homme prend du galon et peut désormais prétendre faire partie de cette famille. Il se rapproche alors de Tommy (Joe Pesci), un petit homme gros drôle et fou, et de Jimmy (Robert De Niro), un homme plus grand, débrouillard et un peu fou aussi. Les trois hommes, des rêves de grand banditisme plein la tête, deviennent les meilleurs amis du monde de la pègre et obtiennent leur diplôme de second cycle de gangster mention archi bien en réussissant le casse du vol Air France. C’est ainsi qu’Henry démarre enfin ce qu’il considère être comme la « vraie vie ». Mais entre meurtres, mariage, adultère, naissances, fêtes, recettes de cuisine, prison, drogue et trahison, l’existence de gangster n’est pas de tout repos. Bien que réjoui par les avantages, Henry aura un peu plus de mal avec les inconvénients.


Même au bout du 568ème visionnage, Les Affranchis est un film qui ne lasse pas ! C’est très simple tout, absolument tout, est génial. D’abord l’histoire, qui s’apparente à un conte fascinant sur l’ascension et la déchéance de la vie d’un homme qui est vraiment allé « tout au bout de ses rêves », traité d’un oeil amusé avec force et légèreté. Ensuite les acteurs… Le trio Liotta, De Niro et Pesci livre une des performance virtuosement virtuose, incarnant à la perfection ces personnages toujours à la limite de l’hystérie évoluant dans un monde inmaîtrisable qu’ils pensent contrôler. Les seconds rôles, loin d’être en reste, sont interprétés tout aussi magistralement.


Mais si Les Affranchis mérite son titre de chef d’œuvre c’est surtout grâce à sa mise-en-scène qui va au delà de la perfection (les adjectifs positifs commencent à manquer). Avec ce film, Martin Scorsese (WE LOVE YOU) assoit définitivement sa réputation de saint-apôtre du cinéma en utilisant la mise-en-scène comme un réel fil narratif qui ne soutient pas mais crée l’histoire, et où chacun de ses processus (voix-off, plans, mouvements de caméra, rythme) plonge encore un peu plus le spectateur dans le film. Avec Martin on ne regarde pas, on vit !


Les Affranchis c’est comme les histoires que les parents lisent à leurs enfants avant de dormir, un film qui vous ramène aux sensations que vous éprouviez quand vous étiez petiots où le temps s’arrête et où seul la voix qui vous lit le conte compte.


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Bizard_Bizard
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le 25 oct. 2015

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