Génial mélange d'une chose esthétique tout à fait envoutante et travaillée à la perfection (légèrement trop parfois mais bon) et d'une histoire mine de rien profonde et intelligente, parlant des non-dits et faux semblants qui peuvent s'installer trop rapidement et créer des relations faussées et malsaines, détruisant tellement facilement une amitié.

Le côté esthétique peut rebuter certains (mais ça n'a pas été mon cas) mais si l'on s'attache à bien tout voir, le récit montre peu à peu une pensée très intelligente sur des personnes qui ne réussissent qu'à vivre dans la manipulation et le mensonge, maladroit ou non, ne sachant plus dire clairement les choses et perdant la réalité, se gâchant leur vie qui pourrait être si belle et simple.

Le film ne cherche finalement, comme le si beau discours de Marie chez le coiffeur l'indique, qu'une relation simple où avoir une personne nous serrant contre soi. Mais montre la réalité plus souvent existante, des personnages qui ne peuvent s'empêcher de s'auto-détruire (cf. la superbe scène finale d'une ironie mordante, où Marie et Francis n'ont décidément rien appris de leurs erreurs), tout en offrant un grand plaisir de voir ces jeunes gens s'enflammant pour un rien, ne craignant pas d'y aller à fond, même si ça peut leur créer de vives déceptions et de grandes douleurs.

Au final un film esthétiquement superbe plein de références cosmopolites peut-être un peu trop centrées encadrant une histoire tellement banale mais tellement bien racontée, plein d'humour et d'ironie et plus chaleureux qu'il ne pourrait y paraître, la mise en scène très recherchée n'oubliant pas les vrais sentiments.
Un régal pour moi.

Créée

le 27 août 2014

Critique lue 431 fois

5 j'aime

Northevil

Écrit par

Critique lue 431 fois

5

D'autres avis sur Les Amours imaginaires

Les Amours imaginaires
Chaiev
4

Racké de la noune !

Le dernier opus du jeune inDolan ressemble un peu à un épisode de Plus belle la vie filmé par Tom Ford : il ne se passe rien, mais joliment. Peut-être que la morale, c'est qu'entre être ou paraître,...

le 29 oct. 2010

125 j'aime

112

Les Amours imaginaires
Anonymus
7

Critique de Les Amours imaginaires par Anonymus

Pour aimer "Les Amours imaginaires", je pense qu'il ne faut pas avoir peur du ridicule. Ce ridicule adolescent, que je connais à la perfection, mieux que moi-même, qui a été mon grand ami et que j'ai...

le 15 juin 2012

123 j'aime

4

Les Amours imaginaires
takeshi29
9

Quand des corps se frôlent au ralenti sur The Knife

Xavier Dolan confirme et même un peu au-delà. Son premier film, "J'ai tué ma mère", était étonnant et prometteur, mais ici on va bien plus loin avec un mélange risqué, presque prétentieux entre...

le 11 sept. 2011

61 j'aime

3

Du même critique

Quand passent les cigognes
Northevil
10

Russie, je t'aime

Décidément, j'aime et j'admire le cinéma russe. Je l'avais découvert avec Eisenstein, poursuivi avec Sokourov, Tarkovski ou encore Vertov il y a seulement 2 jours avec L'homme à la caméra, une autre...

le 11 mars 2013

48 j'aime

1

La Mort aux trousses
Northevil
10

Mon Hitchcock préféré, que dire de plus ?

Mon Hitchcock favori, et le premier que j'ai vu de lui (relation de cause à effet, qui sait ?) En tout cas, j'ai passé un moment excellent en compagnie de ce Cary Grant formidable, aussi bon dans...

le 25 mai 2012

44 j'aime

11

Spring Breakers
Northevil
9

Fluorescente adolescence

Je dois avouer que, comme beaucoup de gens je pense, la première fois que j'ai vu la bande-annonce de ce film, je ne m'attendais pas à découvrir une œuvre aussi exceptionnelle qui fait déjà partie de...

le 11 mars 2013

40 j'aime

6