Qu’un film soit culte ne fait pas forcément de lui un bon film, la preuve avec The Adventures of Buckaroo Banzai across the 8th dimension qui enchaîne les caprices d’un faux auteur soucieux de convertir la médiocrité de son scénario et son absence de vision d’ensemble en une œuvre folle ou vendue comme telle, et dont la folie résulte en réalité d’une incapacité nette à raconter une histoire, aussi simple puisse-t-elle être. Le réalisateur s’aveugle à la lumière des images qu’il crée, semble trouver géniale n’importe quelle lubie qui le frappe – ces mêmes lubies qu’il faut trier pour séparer le bon grain de l’ivraie.


Ses quelques réussites, éparses, tiennent davantage au talent de son équipe technique : les deux directeurs de la photographie apportent leur sensibilité, et nous reconnaissons la patte Blade Runner (Ridley Scott, 1982) lors d’une séquence de musique en sous-sol photographiée par Jordan Cronenweth ; les mouvements de caméra s’avèrent fluides et amples ; les décors signés J. Michael Riva – fidèle du cinéaste Richard Donner – bénéficient d’un soin appréciable. Les acteurs ne s’en sortent pas trop mal, quoique les personnages qu’ils interprètent souffrent d’une carence d’âme et de profondeur dommageable : on sourira devant le costume de cowboy de Jeff Goldblum ou les masques d’aliens et les prothèses diverses qui inscrivent le long métrage dans un hommage à tout un pan du cinéma de séries B voire Z, sans en atteindre la spontanéité, la générosité et l’efficacité.

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le 13 oct. 2021

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