Avec Les Cheyennes, John Ford emprunte la formule du peplum en le remplaçant le genre par un Western. En ce sens que nous avons droit à une intro et un entracte musicaux histoire de souligner la fresque que l’on s’apprête à visionner ou dans le but qu’on aille s’acheter un popcorn, qui sait. Le problème c’est qu’il parvient difficilement à meubler le trop long-métrage faute d’action. La longue marche des Cheyennes pour retrouver leur terre natale que l’on leur avait dépouillée en les déportant dans le désert d’Oklahoma est aussi très longue pour celui qui y assiste. Les images montrant la tribu des Cheyennes qui marchent et la cavalerie qui avance sont innombrables. En fait tout avance dans ce film sauf l’action. Ne sachant trop comment remplir ses deux heures de métrage, le réalisateur a eu l’idée de plaquer une scène dans un saloon complètement inutile et dans un tout autre registre dans lequel l’honorable James Stewart y va d’un numéro de slapstick désarçonnant. La finale est tout aussi déroutante. Une fois qu’ils ont retrouvé leur terre fertile, l’un des deux chefs Cheyennes tue le fils de l’autre parce qu’il fleurtait sa fille. Ça se termine sur le capitaine Archer (insupportable Richard Widmark) qui retrouve sa dulcinée Deborah Wright (merveilleuse Carroll Baker) qui avait accompagné les Cheyennes tout au long de l’expédition en tant qu’enseignante et protec-trice des enfants. Sa présence lumineuse à elle seule ne peut malheureusement pas compenser un scénario aussi décousu, un film sans cohésion.