Enfin vu ce foutu Chroniques de Riddick. Sur ma jaquette de DVD, il y avait cette citation de Mad Movie, je cite :
« Un authentique chef d’œuvre, épique et magistral ».
Une autre pour le plaisir, de Entrevue cette fois :
« Le Summum de la Science-Fiction ».
Bah dis donc, ça a l’air vachement bien vos Chroniques de Riddick. Surtout que j’avais vu la première heure et que c’était vraiment pas dégueulasse. Un bon film de SF action futuriste. Et puis, Davis Thowy avait enfin assez de fric pour faire un grand film comme il voulait le faire (pas comme ce Pitch Black où il a dû se contenter de travailler sa mise en scène notamment avec la lumière).
Nan là, David Thowy a du fric, on va faire un bon gros blockbuster !
Les Chroniques de Riddick, c’est tout l’inverse de Pitch Black. Plus de travail sur la mise en scène, plus de thématiques sur la croyance et la rédemption. Cette fois, place aux effets spéciaux et aux plans d’ensembles pour montrer à quel point Thowie a du fric et peut faire des images spectaculaires.
Encore faut-il savoir bien filmer pour rendre l’image spectaculaire. C’est un peu ça le problème de Chroniques de Riddick, c’est qu’il se vend comme une fresque épique mettant en scène un hors-la-loi seul espoir de l’humanité face à un fléau s’étendant aux quatre coins de la galaxie pour convertir les gens ou les tuer. Je veux dire, y avait tout pour rendre le film épique avec une réflexion sur la pensée unique et sur le totalitarisme.
Que ça aurait été génial.
Mais non, Thowy a voulu se la jouer Michael Bay et a laissé toutes ses bonnes idées au four. A la place, on a droit à un film de SF avec de bons effets spéciaux, mais aucunement mis en valeur par la mise en scène. C’est dire, les combats sont incompréhensibles tellement on enchaîne les plans rapides avec un effet qui donne l’impression que Vin Diesel a six bras. C’est d’autant plus troublant lorsqu’entre deux plans d’action, Thowy décide de nous foutre un plan large pour nous montrer l’immensité de la plaine sur laquelle se déroule le combat (ayant pour conséquence de rendre tout ça pittoresque).
C’est couillon parce qu’au départ, je trouvais ça plutôt efficace. Et qu’à un certain moment, j’ai senti l’overdose. Comme si mon cerveau recevait trop d’information à la suite, trop de plans, trop de cascades, trop de coups de poings. Ça me surprend parce que les combats sont vachement chorégraphiés avec un tas d’acrobaties (je pense surtout au personnage de Jack qui sans aucune raison se fait appelé par un autre nom dans le film). Bref, beaucoup d’acrobaties pas du tout réalistes alors que dans le premier, le seul combat entre hommes qu’on avait était entre Diesel et son ennemi chasseur de primes, qui était bien plus basique mais tellement mieux filmé.
Donc voilà, en therme de mise en scène, le film se veut contemplatif (pour ses effets spéciaux), mais devient vite fatiguant. On notera aussi les costumes des méchants assez nazes (c’est gris), et la coupe du personnage de Karl Urban assez… illégale (enfin, je trouve ça atrocement moche, si j’étais président, j’interdirai ce genre de coupe de cheveux). Donc visuellement, malgré de bons effets spéciaux, le film est…plat.
A côté, le film part sur une idée de lutte face à une armée dirigée par une pensée unique. Bref, un bon départ. Mais pour une raison assez floue, le film prend quarante-cinq minutes carrément hors-sujet à nous compter comme Riddick s’échappe d’une prison. Surtout que ça n’apporte pas grand-chose à l’intrigue. Mais curieusement, c’est la partie la plus sympa du film. Les enjeux de cet acte sont moins importants, et ça se regarde plus comme un film d’évasion sympa qu’un grand film épique un peu foireux.
Puis, par des évènements complètement incompréhensibles, Riddick se retrouve face à ses ennemis et durant les vingt dernières minutes, Thowy revient à son intrigue principale pour un final… spectaculairement nul. Le combat final est mal filmé comme pas possible. Entre les plans de mouvements complètement incompréhensibles et les plans fixes aucunement impressionnants, les retournements de situations (Jack qui est convertie mais en fait non), difficile de comprendre tous ce qui se passe. Surtout quand le film nous montre Karl Urban (avec sa coupe horrible) et sa femme parler de trucs complètement incompréhensibles. Ils veulent tuer le méchant mais c’est leur chef ? Mais le gars hésite ? Mais… non je comprend pas. Tout ça pour mener à ce final… nul à chier. Merde. J’étais en train de me dire « allez, un p’tit 7 comme note », mais là, cette fin m’a fait tomber de haut. En un mot : ridicule. Cette fin plombe tous les enjeux et nous fait passer notre hors-la-loi charismatique en empereur pleurnichard (Vin Diesel incapable d’avoir l’air triste se contente de mettre sa main sur son visage). Avec une fin pareil, j’ai commencé à lister tous les défauts du film et je me suis rendu compte que c’était pas si bien au final.
Donc voilà, Les Chroniques de Riddick, c’est une sacrée déception parce que le film avait l’air bien, il commençait bien, y avait de bons moments (l’évasion de la prison malgré son inutilité). Mais tout ça, c’est plombé par cette mise en scène m’a-tu-vu avec Vin Diesel qui retire puis remet ses lunettes toutes les cinq minutes, ce montage fait sous acide et une casting faiblard notamment le couple Thandie Newton et Karl Urban (oui je sais encore lui). Même Judi Denche est niaise (d’ailleurs sa dernière réplique qui est aussi le dernière du film est pourrie). Bref, déçu.

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le 29 juin 2017

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James-Betaman

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