Un concentré badAss au service d'un scénario lamentable
Rise of the Guardians est la réponse apportée à Dreamworks envers les haters du très raté Puss in Boots de l'année dernière. Le studio du fabuleux How to Train your Dragon et Shrek a l'ambition de revenir en force en cette fin d'année tout d'abord parce ça faisait longtemps et ensuite parce qu'il s'agirait de faire le poids contre la suprémacie Disney qui s'apprête à frapper un grand coup avec Wreck it Ralph.
Et les deux partis ont (coïncidence?) choisi le même concept de concept: à savoir faire un best of de plusieurs personnages cultes.
Mais ici nous nous intéresserons d'abord au melting pot surdynamité que figure Rise of the Guardians.
La promesse était alléchante puisque Dreamworks souhaitait répondre à la question saugrenue : "hey qu'est-ce qui se passerait si on mélangeait le père noël, le lapin de pâques, le marchand de sable et la fée des dents?.." et Jack Frost?!
Bon d'accord, un bon concept n'est pas suffisant pour un bon film et le premier choix discuttable qu'ils ont fait a été d'inclure une sorte d'outsider qu'est cette cinquième légende (qui existe) qui est beaucoup moins connue que les autres.
Et c'est sur l'histoire que finalement Dreamworks s'est viandé avec un brio que je n'ai que très rarement vu. Un concept aussi surprenant impliquait un scénario peaufiné jusqu'aux moindres détails, un univers parfaitement cohérent. A l'évidence, l'équipe du film avait trop hâte de bosser sur le lapin et ont bâclé le travail d'écriture. Car hormis un clin d'oeil très très drôle à la souris des dents, on obtiendra durant le film aucune autre subtilité de ce niveau (un clin d'oeil à CocaCola? NAN)
[SPOILER ALERT]
Ainsi donc on se retrouve devant un système de croyance network qui permet d'alimenter les pouvoirs des guardians (car oui ils ont des pouvoirs bad ass), oui on peut vaincre le mal, oui le marchand de sable peut résuciter, oui les dents renferment des souvenirs encore plus prenants que les larmes dans Harry Potter, oui la lune a des super idées, oui tout le monde a peur des chevaux burtonnesque et de rien d'autre, oui croire aux légendes change ces chevaux innofensifs en sable.
[FIN SPOILER ALERT]
Mais tout ceci n'a absolument aucun sens! Ce qui aurait pu sauver l'histoire de ce naufrage d'incohérence était une certaine originalité dans le schéma narratif. Mais que nenni, et je ne pense pas spoiler quoique ce soit en vous disant:
1 - A CHOSEN ONE!
2 - ENORMES DOUTES
3 - DEPRESSION
4 - RETOUR EN FORCE!
5 - TOUT LE MONDE EST CONTENT
C'est tout ce que Dreamworks vous proposera avec le scénario de ce Rise of the Guardians. Même celui de How to Train your Dragon, quand bien même il restait banal, était plus prenant et empruntait plus de risques (le héros perdait une jambe quand même sur la fin, c'était cool!).
Mais assez de râles pour aujourd'hui car ce film a heureusement d'autres choses à proposer.
C'est réellement sur le Character Design que le studio s'est surpassé car à part pour la fée des dents, tous les personnages ne sont pas trop mal construit (niveau background ça va pas très loin mais ça reste raisonnable comparé à la faiblesse du reste du script). Entre le viok Père Noël et le Wolverine Bunny on est déjà plus que servi en répliques cultes et gestuelles très sympa, à cela s'ajoute le marchand de sable qu'on ne voit que trop rarement. Et par contre faut se payer le Jack Frost en héros extrêmement ennuyeux et prévisible. Quant aux petits lutins, il est clair que la mode des Minions a du passer par Dreamworks mais on s'en fiche, ça fonctionne et c'est drôle.
La direction artistique est absolument grandiose, les décors fourmillent de détails, de couleurs et d'originalité. Quant à l'animation, elle est tout simplement géniale.
Est-ce que je recommande Rise of the Guardians? Difficile à dire, parce que malgré son scénario très mauvais, les choses que le film fait bien, il les fait très bien. Et la première moitié (l'exposition) est vraiment la plus agréable à regarder puisque c'est juste les personnages "being awesome". Passé ça faut se taper du réchauffé et Jack Frost "being boring".
J'ai du mal à trancher, à vous de voir.