Un jeune homme, Arnaud, un peu fâlot, mal à l'aise avec les mots, avec la vie qui vient de lui reprendre son père et qui l'oblige à aider un aîné dans une entreprise familiale de construction en bois, croise lors d'une caravane publicitaire pour l'armée de terre, une jeune fille plutôt rude et space qui s'entraîne à survivre. Bâtie dans sa tête comme un dur et essayant de mettre son corps au diapason, Madeleine retrouvera le jeune menuisier chez elle, construisant un abri de jardin. Fasciné par cette fille au verbe haut et péremptoire, Arnaud ira jusqu'à s'inscrire dans un stage de l'armée pour la suivre.
Décidément, après "Le beau monde " la semaine dernière, "Les combattants", dans un style tout à fait différent, confirme la bonne forme du jeune cinéma français, même si celui-ci pêche un peu par son scénario qui mélange avec audace les genres mais qui au final ne convainc pas totalement. Sur un sujet de comédie déjà exploité ailleurs, l'opposition de la fille très forte psychiquement et du garçon trop tendre mais aussi du film de bidasses, " Les combattants " lorgne également du côté du film romantique voire de la fable écologique. Drôle, franchement bien dialogué dans sa première partie, il s'enlise un peu dans la deuxième partie, plus romantique lorsque les deux jeunes gens s'isolent du monde pour se découvrir et s'aimer, au milieu d'une nature pas toujours hospitalière.
Ce mélange de genres tient cependant la route grâce à l'époustouflante performance d'Adèle Haenel. Il y a des mois que je n'ai pas autant été scotché d'admiration par une actrice. Elle tout simplement géniale ! Elle possède un aplomb extraordinaire dans les scènes de comédie, impose son personnage pourtant pas sympathique en jouant de fabuleusement de son corps. Et quand le film se fait plus tendre, elle devient tout aussi irradiante, sensuelle et sensible. Elle est vit à l'écran comme peu de comédiennes. Qu'elle soit en premier ou en arrière plan, on ne voit, on ne sent qu'elle ! Même dans le noir, avec un visage passé au cirage, un seul coup d'oeil, un frémissement de ses lèvres, en disent plus long que toutes les scènes de tous les films de Léa Seydoux (pour en prendre une au hasard).
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le 20 août 2014

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