Troisième collaboration Georges Lacombe/Pierre Fresnay pour moi, quatrième – et dernière – pour eux : Les Condamnés. Un film tout à fait sympathique…


Les condamnés du titre, ce sont Pierre Fresnay et Yvonne Printemps (alors en couple depuis dix-sept ans : astuce maligne pour s’assurer de l’alchimie entre tes deux personnages), dont le mariage (à l’écran) si parfait en apparence est brisé d’entrée de jeu par la révélation de madame à monsieur : elle ne l’aime plus et veut le quitter pour un autre homme. Coup dur pour le mari, qui n’a cependant pas l’intention de la laisser partir et va – en gros – lui déclarer la guerre. Sauf que le bonhomme reçoit en parallèle des courriers anonymes bien informés de sa vie privée…


Forcément, un Pierre Fresnay qui reçoit des lettres anonymes… difficile de ne pas penser immédiatement au Corbeau de Clouzot, sorti cinq ans plus tôt. Mais la comparaison s’arrête là, puisque l’identité du corbeau ne fait ici que peu de doute (il n’y a en réalité que trois suspects, dont un évident à mon sens) et que sa découverte n’a en fait aucune espèce d’importance ni aucune conséquence notable, que ce soit sur la suite du récit ou même rétrospectivement… Le drame se joue ailleurs : entre les deux époux et l’amant. A grand renfort de magouilles et autres carabistouilles. Mais qui tire au juste les ficelles ? Le mari humilié et revanchard ? Sa femme en quête de la liberté que son mari lui refuse ? Ou bien son amant, certes amoureux mais aussi ambitieux ? Mystère… Peut-être deux d’entre eux, au fond… voire tous les trois… qui sait ? (moi je sais)


Toujours est-il que le film fonctionne. Et reste intéressant jusqu’à son dénouement, cruel, forcément – et heureusement ! Sans compter que Pierre Fresnay est, comme à son habitude, tout simplement parfait (quelle élocution !) et porte le film de bout en bout. Rien à dire sur les trois autres acteurs, sauf peut-être Marguerite Pierry – dont le personnage est si odieux qu’il en est presque caricatural –, mais rien de nature à gâcher le spectacle. Le mystère dure toute l’heure et demie du film, les dialogues sont de qualité et la résolution sans pitié. C’est un oui pour moi. Et je retiens la marche à suivre si jamais l’affaire décrite ici se présente à moi…

ServalReturns
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le 20 déc. 2021

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