Les Enfants du paradis, c'est un peu la mise en abyme ultime. On assiste aux allées et venues des personnages dans le théâtre des Funambules, sur le devant de la scène aussi bien qu'en coulisses. Quand l'attention faiblit (le film dure 3h25), on se raccroche aux dialogues, d'une beauté vraiment sans égale. La misère sociale et les tourments de l'âme sont passés au filtre de la poésie de Prévert. On se demande comment les acteurs font pour donner à la cruauté et à la souffrance des intonations aussi charmantes! Les personnages et leurs échanges sont d'une profondeur telle qu'en dépit d'un rythme parfois trop lent et d'une mise en scène un peu trop académique, on ne s'ennuie pas. La résignation des deux "âmes pures" Garance et Baptiste à la fin de la première partie se répercute sur la seconde, avec regrets et amertume pour effets secondaires.

Le paradis désigne le dernier étage d'une salle de théâtre, au dessus des loges, là où sont assis les pauvres. Les Enfants du paradis, reconnu chef d'oeuvre du réalisme poétique et du cinéma français, nous présente une galerie de ces portraits du Paris populaire du XIXe, plein de gouaille et d'audace.
Elbereth
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le 29 oct. 2010

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