Les Envoûtés

Sur fond de surnaturel : des personnes qui ont l'apparition de leurs proches juste avant la mort, Coline s'éprend de Simon et perd le contrôle. Et pourtant cela pouvait être si simple, si doux, si bucolique en plein milieu des Pyrénées et du calme de la nature. Mais Coline doute d'elle, de l'affection de Simon, et devient parano, à mettre définitivement les voiles pour retrouver son quotidien pépère dans le tumulte parisien... Pas de grande joie tout au long du film, des sursauts de bonheur souvent rattrapés par l'inquiétude et la culpabilité. Le ton est grave. Sarah Giraudeau tient souvent du petit moineau perdu et Duvauchelle est touchant dans son rôle de vieil ours attendri par les sentiments. Une fois la note surnaturelle dépassée, on comprend vite que c'est la relation en quasi huis clos Duvauchelle Giraudeau qu'explore le réalisateur et non le thème des apparitions... on est parfois démunis tant la situation s'enlise parfois. Coline/Giraudeau nous entraîne par moment dans sa folie et on finit par s'imaginer les pires scenarii sur Simon/Duvauchelle, et prouve évidemment combien le cerveau peut se fabriquer tout un monde avec trois fois rien. L'idée, les personnages, les lieux, l'univers et la joie de revoir un petit bout de Cambo les Bains suffisent à entrer à pieds joints dans ce film, duquel on ne retirera pas grand-chose si ce n'est l'amour obsessionnel, la complexité des relations...la vie la mort...la solitude, la peur de la solitude... les angoisses infondées... dirigés par un binôme d'acteurs très intéressant.