Entre le samedi soir et le dimanche, nous allons suivre cinq personnes se tourner autour, durant un week-end comme sans doute des millions de personnes peuvent le vivre.
Je ne connais que de réputation Les hommes le dimanche, et il faut dire qu'elle n'est pas usurpée. Mélange entre documentaire, notamment la première partie qui nous montre Berlin en 1929, juste avant la crise économique, où l'opulence est reine, et ensuite, je pense qu'un Jean Renoir période Partie de campagne a du être influencé par ce tourbillon de la jeunesse allemande, qui s'aime, se tourne autour, un couple va faire l'amour dans les bois, le tout autour de lacs très bien filmés. Et qui, près d'un siècle plus tard, présente une étonnante modernité, avec ces femmes au caractère trempé ainsi qu'à la beauté diaphane et les hommes qui bandent leurs muscles pour prouver leur virilité. Où un plan de la bretelle d'un maillot d'une des demoiselles qui se détache, dévoilant une épaule nue, est bien plus érotique que des imbécilités, car c'est filmé avec grâce.
On peut aussi penser à du néoréalisme à la Rosselini, voire plus largement à ce que feront la Nouvelle Vague, dans le sens de filmer des jeunes dans leur jus, à une époque suggérée comme prospère. Ce qui ne sera malheureusement pas le cas d'ici quelque temps.
Bien que Les hommes le dimanche soit un film mutilé, dont le négatif a disparu, la restauration est là aussi très belle, mais mon seul grief sera dans la musique composée par Uwe Dierksen que je trouve anachronique, avec notamment des sonneries de téléphone ou même des passages parlés en anglais, alors que c'est un film allemand ET muet. Mais au fond, ça n'est que peu de chose face à la magnificence d'une œuvre née sous une bonne étoile avec autour de son berceau Billy Wilder à l'écriture, Fred Zinnemann en assistant non crédité, Robert Siodmak et Edgar George Ulmer à la caméra.