Hypérion !

Chaotique et bardé d'effets visuels stylisés, Immortals revisite la mythologie Grecque en prenant de nombreux risques et de grandes libertés. Si l'on adhère pas au concept de base, à savoir une esthétique pour le moins déroutante à mi-chemin entre le post-moderne et le baroque et une trame qui ne suit pas vraiment les récits de l'antiquité, mieux vaut effectivement passer son chemin.

Immortals dispose d'un casting de choix, Henry Cavill, Luke Evans et Isabel Lucas en particulier. Mickey Rourke avec sa voie rauque et son visage rafistolé aura tendance à en faire des tonnes, se cachant derrière un casque métallique étrange bardé de pointes. Pour ma part, je trouve le parti pris assumé, c'est une relecture intéressante et une approche esthétique originale, qui surfe dans le sillage de 300. Tarsem Singh (The Fall, film acclamé par la critique pour sa beauté photographique) est un esthète qui rejoint Zack Snyder dans son rapport à l'image.

Le réalisateur semble vouloir créer ses propres tableaux post-modernes et s'éloigner des standards hollywoodiens, jouant sur la lumière, des couleurs bichromatiques et les effets de contrastes. Un Minotaure se résumant à un athlète bodybuildé avec un masque en barbelés (où est passé le labyrinthe ?), des dieux et déesses qui semblent tout droit sortis d'une version Live des Chevaliers du Zodiaque, Tarsem Singh crée son propre univers. L'action se révèle impressionnante et portée par des effets sonores assourdissants dans une représentation du Tartare pour le moins singulière. Isabel Lucas majestueuse en déesse Athéna, toute d'or vêtue, finit par remporter mon adhésion dans un combat titanesque final (au sens littéral), où l'on ressent jusqu’en dans les tripes la puissance et l'aura de ces divinités grecques...