Si Les immortels arrive bien à me prouver un truc dans le cinéma hollywoodien, c'est que les producteurs peuvent défier la logique et bon sens de façon épique dans leur carrière.
Ce que j'entend par la, c'est que produire "300" et sa totale anti thèse 4 ans après, fallait le faire.
Ceci dit c'est vrai que de loin, les deux paraissent bien semblable: c'est bien des mecs torses nu en sandales, qui se cognent en slow-mo avec du sang numérique non ?
NOPE ! CHUCK TESTA !
Dans Immortals, ils sont en armure à la fin, pas en tenue d'Adam !!!
Heureusement, ce n'est pas que la seule différence. Je vais faire un petit rappel des précédents épisodes.
"300" était l'histoire (tout à fait brillante vous en conviendrez) d'un petit groupe de bodybuildés vivant en Grèce. Niveau psychologie, ce sont des spécimens qui auraient été tout à fait intéressants pour Freud et ses potes, puisqu'ils trainent en jupette à oualpé, mais tout en prétendant qu'ils ne sont pas des "pédés" en fourrant les quelques thons qui restent dans leur village. Non seulement, on peut affirmer que c'est une belle bande d'homosexuels refoulés, mais en plus dans leur logique tordue, ils sont censés prôner la liberté. Oui prôner la liberté alors que:
* Ils forcent leurs mioches à se battre dès le plus jeune age
* Ils ont une pauvre fille qu'ils nomment "oracle" et qu'ils envoient se faire violer par des pervers lépreux
* Ils refusent le principe même de diplomatie
* Ils adorent jeter des blacks dans les ravins (FN en force)
On m'a dit qu'après j'étais censé être derrière ses personnages, ce qui m'a fait rire aux éclats.
Surtout que ces gens très humbles et proches de nous, gueulent comme des hooligans qu'ils vont péter la gueule aux Perses, parce que eux c'est les plus fort, et qu'ils sont capable d'enculer votre maman (pour de vrai). Les Perses qui ne sont qu'une pauvre armée de version over bling bling de Kanye West, et qui eux ne prônent que le libertinage.
Il va sans dire que bien évidemment, j'étais dans leur camp.
Immortels est très loin de la. Si sa trame est assez classique, et, avouons le, vue et revue, il n'y aucun doute quand à place de chaque personnage. Hyperion (Mickey Rourke) est bien un fils de pute, et Thésée (Henry Cavill) mérite bel et bien sa vengeance envers lui. A l'inverse de l'autre hooligan campé par Gerard Butler, Thésée lui est un vrai humain. Il est en proie au doute, au désespoir. En plus c'est même pas un gay refoulé-fasciste.
Et même sa relation avec Phèdre dans le film est juste 100 fois plus intéressante que ce qu'il y'avait entre Léonidas et sa reine dans 300, ou la scène de cul entre ces deux était juste gratuite.
Très clairement l'intention d'Immortels se dégage de celle de 300. La ou le premier compte juste faire un film d'aventure en "Conan-the-barbarian-style", le deuxième lui comptait juste plaire aux bouseux primates du sud des états unis.
Mais surtout, Immortals peut se gratifier d'avoir aux commandes Tarsem.
Lui même peintre, il donne à son film une plastique visuelle incroyable faisant de chaque plans une peinture. La ou Zack Snyder disait juste à l'étalonnage de tout mettre sur le jaune cuivré, Tarsem lui donne des compositions de cadre magnifique. Tout les effets de perspectives et de placements d'acteurs donnent l'impression d'un travail méticuleux de beauté cinématographique.
Il ne cherche pas non plus toujours à faire de beaux plans, et heureusement, sinon ça ne serait plus du cinéma auquel on aurait droit.
Mais ne serait ce que son travail sur les décors, quasiment tous bâtis en vrai, renvoie 300 à l'état de production adolescente amateur.
Quand aux ralentis, certes, il y'en a, mais au moins Tarsem ne fait pas que ça dans son film. J'en veux pour preuve le final, ou le combat que mène les dieux lui est en slow mo et est ultra stylisé alors qu'en montage parallèle le combat de Thésée lui est mené de son point de vue, sans effets stupides ajoutés.
Malheusement, l'histoire ne retiendra que 300 et laissera de coté "Immortals" en estimant que ce n'était qu'une production bas de gamme voulant le copier. La stupidité l'emporte sur le génie.