Alors que Jean Dujardin a reçu récompenses sur récompenses pour sa performance lors de The Artist, nous le voyons une nouvelle fois au cinéma avec Les Infidèles où la teneur du film est écrit sur le titre.

Il est accompagné de son grand ami Gilles Lellouche et ils vont passer par plusieurs rôles et courts-métrages pour nous montrer les différentes facettes de l'infidélité.

Le film démarre dans le style humour vache avec un prologue signé Fred Cavayé (Pour Elle, A Bout Portant), qui brasse les clichés les plus sexistes qu'on puisse imaginer avec une partie plutôt trash pour certains mais vraiment hilarante parfois. On se demande si le film va poursuivre dans cette veine bien grasse, qui peut certes être lue au xième degré (la fin du film le démontrera), mais aussi au premier.

Le premier interlude salace d'Alexandre Courtès qui suit immédiatement, renforce le sentiment de malaise que fait naître le début du film : les blagues potaches reléguant la femme à une enveloppe de bimbo décérébrée vont-elles se succéder ? Heureusement non, car le premier véritable court, tourné par Michel Hazanavicius (Brice de Nice, The Artist), est tout à fait exceptionnel en réalisme. Ici, on est dans un séminaire d'entreprise d'engrais (?!), logé dans hôtel minable au milieu de nulle part. Dujardin, qui passe 24h à essayer d'être infidèle sans y parvenir, s'y révèle très bon, subissant de front toute une palette d'humiliations.

Dans le deuxième court, filmé par la caméra sensible d'Emmanuelle Bercot, la mise en abyme du couple Dujardin / Lamy produit un effet saisissant. Le fond n'est guère original, mais la forme est intéressante. La troisième partie, filmée par Lartigau, est une histoire de Lolita triste et grinçante. Gilles Lellouche joue assez justement un certain type de déchéance, et Dujardin y est méconnaissable. Les interludes paillards de Courtès font mouche avec un Canet très bon en érotomane "au pull sur les épaules noué par les manches", et un Manu Payet ENORME en obsédé de femmes mûres et de bondages acrobatiques. Sandrine Kiberlain s'amuse comme une folle en animatrice des Adultères Anonymes. La fin du film nous ballade entre plusieurs fins possibles, et l'épisode de Vegas va faire beaucoup jaser.

Le film est déroutant, et la référence au cinéma italien que Dujardin utilise dans ses interviews est assez justifiée. Le scandale des affiches est en tout cas bien ridicule au vu du contenu du film, qui, s'il ne présente pas une image très flatteuse des femmes n'épargne pas plus l'image du mâle.

Par leurs multiples relations, Jean Dujardin et Gilles Lellouche créent un film vraiment sympathique sur l'infidélité en touchant l'humain qui est en nous. Chaque réalisateur réussissent à produire l'effet escompté et nous fait vivre un vrai moment de cinéma.
karimbch87
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le 27 févr. 2014

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Karim

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